mercredi 31 octobre 2007

En parlant d'Halloween...

Je m’excuse d’avance à tous les amoureux de sucreries affriolantes et de costumes coquins qui seraient choqués par les propos qui vont suivre, mais s’il est une chose qui me répugne par-dessus tout, c’est bien l’Halloween. Peut-être est-ce du à cette vieille madame qui, avide de peau fraîche, avait glissé sa main fripée sous mon costume de rockeur afin de tâter du jeune garçon. C’était en 1991 et c’était aussi mon dernier Halloween.
Mon aversion est aussi due à l’exagération commerciale, un peu à la manière de Noël, qui fait du 31 octobre un moment phare de l’année pour dépenser de l’argent en gogosses inutiles.
C’est aussi un puissant générateur de stress. Si je décide de célébrer la fête maudite, je dois sortir de chez moi dans un costume ridicule et passer une soirée entouré de gens qui ont beaucoup trop de temps libre pour ce faire des costumes et qui passent la nuit à faire de sketchs pathétiques parce qu’ils pensent qu’avec leurs déguisements vient aussi le talent d’interprétation. Sinon, si je décide de ne pas célébrer l’Halloween, je dois me taper la sonnette à répétition et ce, malgré un appart plongé dans le noir et aucunement décoré. Si je ne respectais pas les bases élémentaires du civisme, je poserais un petit écriteau sur ma porte d’entrée avec un brillant mot d’esprit du genre : « pas de colporteurs et surtout pas de ti-enfants déguisés » ou « avertissement : lames de rasoir dans toutes les pommes » ou quelque chose d’un peu plus trasho-shakespearien du genre : « no trick and no treat : just fuck off! ».

C’est tellement une fête déprimante que dès le lendemain, on s’égaille un brin avec la fête des morts. De plus, l’Halloween n’est pas véritablement une soirée d’épouvante et d’horreur où les meurtres sordides terrifient la populace. Même le ridicule ne tue pas ce soir-là, c’est vous dire.

Ainsi, notre contribution à la fête celtique (oui, oui, c’est une fête originaire d’Écosse et d’Irlande) ne sera que de déguiser notre blogue. Les Vieux Garçons, eux, seront à la maison déguisés en gars qui ne fêtent pas l’Halloween.
En passant, dans un élan maternel qui l’honore, Magda fait dire aux tout-petits de s’habiller chaudement et de mettre des bandes réfléchissantes sur leurs mignons petits costumes.

C'est l'Halloween!

On a cherché une façon de vous donner des bonbons virtuellement, mais on n'a pas réussi...

vendredi 26 octobre 2007

Cette énormité

Un quotidien m'apprenait récemment que Marc Dupré avait vendu 40 000 copies de son disque Refaire le monde, un chiffre de vente que peu de chanteurs/chanteuses québécois(es) peuvent connaître aujourd'hui, encore moins avec un premier album en carrière. Fort de son succès, donc, Marc Dupré persiste et signe un deuxième chef d'oeuvre, Revenir à toi, qui se vendra sans doute aussi bien à partir de mardi prochain.

Bon.

Là, on va se parler dans le blanc des yeux vous et moi. 40 000 acheteurs et acheteuses, ça en fait du monde et au nombre qu'on est au Québec, c'est un certain pourcentage de la population francophone. Et au nombre de personnes qui passent ici, sur notre blogue, de temps à autres, jamais je ne croierai qu'aucun de nos lecteurs ne s'est procuré cet album. C'est sûr qu'il y a 2-3 d'entre vous qui ont acheté cet immonde disque et qui s'apprêtent à acheter son nouvel opus.

Alors je m'adresse directement à toi, lecteur, lectrice, qui s'est procuré l'album de Marc Dupré: pourquoi?

mardi 16 octobre 2007

Un matin parmi tant d'autres...

Vous vous demandez de quoi ont l'air les matins, dans notre résidence? Comment ça se passe, de notre lever jusqu'à notre arrivée devant la télé? Et surtout, comment Magda notre sofa adoré nous accueille à notre sortie du lit?

Pour vous, hier soir, nous avons préparé une caméra pour qu'elle capte notre lever d'aujourd'hui. Remarquez, c'est sans doute pas bien différent de comment ça se passe chez vous.

Voici donc notre levée du lit, un matin parmi tant d'autres...

dimanche 14 octobre 2007

Mon accomodement raisonnable

Driling driling!

C'est sur ce son que je fais mon entrée au dépanneur du coin, un chic endroit tenu par les arabes les plus cools de la ville. Pas que je les connaisse intimement, mais mon contact occasionnel avec eux est plutôt chouette. Mais pas aujourd'hui. Je n'ai jamais vu le commis en poste auparavant. Et pourtant, il ne doit pas être nouveau puisqu'il a déjà l'air blasé de son travail.

Je ramasse la bière que je suis venu acheter et la dépose sur le comptoir, un billet de 20$ dans les mains. La voix du commis, gutturale à l'accent fort prononcé, m'interpelle. Sorrs té kartes.

(Un aparté est ici nécessaire à l'histoire. Si certaines filles se font encore carter à 30 ans, il en va tout différemment de moi. Je suis un gars, je suis grand, je suis un peu costaud, j'ai une barbe forte, une forte pilosité et des traits qui font sérieux. Même lorsque j'étais âgé de 16 ans, je ne me faisais pas carter. Ça ne m'arrive pratiquement jamais.)

Retour à l'histoire, donc. Wow. Mes cartes. Si certaines personnes peuvent être insultées par la requête, il en est tout autrement pour moi. La chose est tellement inhabituelle que c'est jour de fête. Je m'éxécute avec le plus grand des sourires. Wow. Mes cartes. À mon âge. C'est drôle. Probablement que mon interlocuteur est arrivé ici trop récemment pour pouvoir distinguer adéquatement les traces de l'âge sur le visage caucasien. Pas grave. Ça en est amusant. Pas de quoi alerter la commission Chose-Thing. Montrer mes cartes sera mon petit accommodement raisonnable à moi.

C'é oune fausse karte, ssa dit-il en pointant mon permis de conduire. Quoi? Fausse carte? Mon permis de conduire? Non non, il est tout ce qu'il y a de plus en règle. Bon, ma photo est pas particulièrement réussie mais c'est bien moi, on me reconnaît en plus! Il me tent ma carte en pointant l'inscription de mon nom: C'é po ton nomm, ça, c'é oune nomm de fille!

Pardon?! Il hausse le ton. Etienne. Ça finit par oune E. Comme Caroline, ou Anne. Lé nomms qui finissent en NE, c'é lé nomms de filles. C'é pas parsse ke jé souis pas né ici que vous allé m'en passé oune de même, voyon!

Ah ben crisse. T'es qui, toi, pour me dire ce qui est un nom masculin? De quel droit me dis-tu comment je peux m'appeler et comment je peux pas? Qui es-tu pour me juger ainsi?

J'argumente mais mon commis reste stoïque. Je tente bien de rester gentil, poli et posé mais il hausse le ton. Je n'en reviens pas. Je suis en train d'argumenter que j'ai le droit de porter mon nom à un commis de dépanneur qui ne veut rien entendre. Je dois prouver à ce satané nouvel arrivant que je suis et j'existe. C'est le moment le plus absurde de mon existence.

Sa voix crie littéralement. De toute l'autorité dont il est capable, il me jette C'É PAS TONN NOMM, C'É IMMPOSSIBLE!!! Ça y est. Je ne sais pas où sont mes gonds mais je vais en sortir.

Juste au moment où je vais exploser, la dame derrière moi interpelle calmement le caissier, pleine d'empathie. Monsieur. Ici, Etienne est vraiment un nom de garçon. Pour vrai.

Je regarde la dame, des mercis plein les yeux. L'homme me toise du regard un moment puis prend mon 20$. La dame me fait un sourire compréhensif alors que je reprends ma monnaie. J'empoigne ma bière et m'apprête à sortir, quand je me retourne vers le commis une dernière fois. Monsieur, c'est quoi votre nom, vous? C'é pas dé vos affaires.. mé jé m'appelle Hassan.

Hassan?! Comme dans Anne et Mégane? Ah ben crisse.

lundi 8 octobre 2007

Le nouveau voisin

Hier matin, nous avons déjeuné au rythme du nouvel album de Céline Dion. Un album excessivement mal mixé. Il sonne sourd, on entend la voix étouffée, la basse à l'avant-plan. Bon, ce son est peut-être expliqué parce que c'est le nouveau voisin qui le faisait jouer et pas nous, et qu'on l'entendait résonner à travers nos murs. Dans l'appartement d'à côté, le voisin avait l'air de tripper fort et chantait toutes les chansons à tue-tête. Du Céline à fond la caisse, qui se force une entrée pour souhaiter un "Bon matin!", qu'on le veuille ou non.

Puis, hier soir, c'est devenu du gros beat. Du techno, de l'électro, du dance, je sais pas comment on appelle ça, mais ça fait un boum boum boum répétitif et agressant, sur lequel un génie musical a ajouté des sons de claviers et des sons de vieux ordinateurs rouillés. J'ai jamais visité le logement voisin mais je croyais qu'il devait avoir à peu près les mêmes dimensions que notre chez-nous: or, ça doit être beaucoup plus grand car notre voisin tenait probablement un rave dans son appartement. Sur le coup, j'ai pensé à la pub vue plus tôt qui m'annonçait que le festival Black & Blue tenait son rave annuel dans la soirée: peut-être avait-il lieu chez mon voisin, cette année? J'ai eu peur quelques minutes mais finalement, la musique a arrêté un peu plus tard en soirée.

Finalement, tantôt, c'est Lara Fabian qui a pris la relève. On a bien raison de dire que cette chanteuse a une voix puissante qui traverse tout car elle traverse aisément notre mur. Le voisin, qui délie matinalement ses cordes vocales, semble beaucoup aimer Lara car il la soutient dans toutes ses envolées. Je t'aaaaaaaaiiiiiimme, je t'aaaaaaaiiiiiiiiiiiiiiiimmeeee, comme un fou, comme un soldat...

Récapitulons. J'ai un nouveau voisin qui trippe sur Céline Dion, Lara Fabian et l'électro. Ça fait trois gros signes indicateurs. À partir de combien a-t-on droit de considérer qu'il est gai?