ELLE - Bureau du dentiste bonjour!
MOI - J'ai besoin d'un rendez-vous d'urgence. Aujourd'hui, si possible.
ELLE - J'ai un trou à 15h30.
MOI - Je serai là.
Et c'est ainsi que j'ai revu ma dentiste pour une deuxième fois dans la même année (j'avais déjà relaté les événements entourant la première visite ici). Cette fois, une pression, qui était apparue sous ma machoire jeudi, s'était métamorphosée en véritable torture une fois samedi arrivé. J'ai su prendre mon mal en patience tout au long de la fin de semaine mais, en ce lundi matin, l'enfant en moi a pris le téléphone et est allé demander à l'aide.
Si on m'y avait trainé contre mon gré la dernière fois, c'est de mon propre chef que j'y ai mis les pieds cette fois: la preuve, j'y ai mis les pieds 30 minutes en avance. J'avais si hâte d'être libéré de ma douleur, si hâte de sortir de là tout sourire, libéré de mon enfer. J'avais hâte de revoir ma dentiste, éternel bourreau devenu aujourd'hui meilleure amie et salvatrice de mon existence. Grâce à elle, j'allais pouvoir dormir cette nuit.
ELLE - Alors comme ça, t'as mal quelque part?
MOI - Ouiiiiii. Au fond, dans la machoire. J'ai de la misère à ouvrir la bouche. Ma gencive est enflée. Pis ça saigne.
ELLE - Ah. Ça doit être un (insérez un nom compliqué de jargon de dentiste).
MOI - Sais pas. Ça fait mal au point de me réveiller la nuit dès que l'Advil cesse de faire effet.
ELLE - Des Advils? Voyons, c'est pas assez fort pour ce que tu as! Tu dois avoir vraiment mal!
MOI - Quand même...
ELLE - C'est tellement douloureux, un (nom compliqué de dentiste). Tu dois souffrir horriblement!
MOI (plein d'orgueuil) - Bof. Pas tant que ça.
Tout fier de m'être si peu plaint en fin de semaine, j'ouvre la bouche pour qu'elle puisse observer et confirmer ses doutes. Pendant qu'elle jette un coup d'oeil et que je souffre horriblement en ouvrant simplement la bouche, je repense à ce qu'elle a dit. Je suis hot. Je suis tough. Une bouffée de fierté m'envahit. On m'a confirmé que j'avais un truc vraiment souffrant et j'ai pu endurer. Je me sens comme Bruce Willis qui a une balle de fusil dans l'épaule et qui plonge un couteau dans sa propre plaie pour y retirer la balle, sans trop chigner. Je suis tellement résistant à la douleur. Je suis un homme, un vrai. Wow.
ELLE - C'est bien ce que je pensais, c'est un (nom compliqué de dentiste). Je vais te donner des antibiotiques et un anti-douleur plus fort.
MOI - Super!
ELLE - Mais avant, je vais te faire un petit traitement. C'est pas compliqué mais, je t'avertis, ce sera douloureux.
MOI - Pas de problème. La douleur, je connais ça et ça ne m'affecte pas. Emmène ton traitement, il me fait pas peur.
ELLE - Je vais utiliser cette seringue au bout plat pour me faufiler sous ta gencive et y envoyer de l'eau et du sel, question de bien nettoyer et enlever des morceaux de nourriture qui pourraient y être. C'est plus par précaution qu'autre chose, ce sera pas bien long.
MOI (la bouche déjà ouverte, plein de confiance) - Allons-y!
J'ai vu la seringue entrer dans ma bouche.
J'ai senti une immense douleur monter de ma bouche.
Tout mon corps s'est crispé.
Et le temps s'est arrêté.
Ce moment m'a semblé vouloir perdurer éternellement.
Ce n'est que lorsqu'elle a retiré sa seringue que j'ai pris conscience de ma naiveté. Par ses compliments, ma dentiste avait abaissé ma garde et s'était mise dans mes bonnes grâces. Elle avait acquis ma confiance en me manipulant, en profitant de ma faiblesse. Tout ça pour que je me laisse donner ce traitement affreusement souffrant sans méfiance. Et moi, tel un enfant, je m'étais laissé berner sans remarquer quoi que ce soit.
Encore traumatisé par ce qui venait de m'arriver, je me suis laissé reconduire à la porte, souffrant encore plus qu'à mon arrivée mais armé d'une prescription d'antibiotiques et de puissants anti-douleurs. Le pire était sûrement derrière moi.
lundi 16 juillet 2007
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14 commentaires:
Le mal de dent est sans contredit un des pires maux que j'ai subi. Et avant ce mal de dent infernal, je fréquentais le dentiste aussi souvent que les églises (par obligation seulement).
Depuis que j'en fais l'entretien recommandé (2 fois pas année), ma bouche se porte à merveille. Il est vrai que mon dentiste a des qualités s'apparentant à un bon amant (doux, gentil, etc.) sauf pour une qualité: je ne sens rien avec lui.
Il est merveilleux !
Pauvre petit chou. Courage.
par chance que tu es vieux garcon, parce que habituellement, quand on a ce (insérez un nom compliqué de jargon de dentiste), on a aussi très mauvaise haleine!
Tu es un homme, un vrai.
Et moi une femme, une vraie.
Je pleure juste pendant un nettoyage. Ma haine pour le dentiste est dévastatrice...et irrationnelle.
(J'ai insulté toutes les femmes, pardon.)
Ça donne des frissons cette histoire!
pas pour rien que c'est dur de se convaincre d'y retourner après !
Prompt rétablissement. J'espere que depuis que tu prends tes antibiotiques tu vas mieux et que la douleur est disparue. Donne nous des nouvelles!
Je te souhaite de te remettre sur pied rapidement! Mon père avait aussi autrefois la phobie des dentistes. Je crois qu'il s'en est sauvé pendant 15 ans. Puis un jour, j'ai appris qu'il était allée dans une nouvelle clinique. Vraiment intriguée, je m'y suis rendue également pour mieux comprendre... Disons que la jolie dentiste doit faire effet sur la gente masculine, et qu'on est confortablement accoté lorsqu'elle nous examine... ;-) Alors je crois que la pitoune dentiste peut faire une bonne distraction!
Sa atténue la douleur des gros seins on dirait?!?!?
C'est quand on entend des histoires de même qu'on s'considères chanceux d'être des écureuils. Un dent qui pète? A r'pousse. On trouve pu le can opener, on ouvre avec nos dents!
Au moins t'es pas rendu au traitement de canal.
Je te comprends. Avec mo déménagement l'an dernier, je n'avais pu aller à ma rencontre annuelle avec mon dentiste. J'avais donc mon premier rendez-vous en deux ans aujourd'hui.
Malheureusement, j'ai un problème avec mes gencives. Elles ont tendance à ne plus exister. Résultat, elles sont hyper sensible. Et qu'est-ce que l'hygiéniste fait au final? Exactement la même seringue. Oh, douleur!
Moi, ve fuis vamais allé fé le dentifte et ven fuis fier!
Hey! Les mecs!
Que se passent-ils avec vous?! Où est notre anecdote croustillante du week-end?! Quoi?! Vous avez lâché l'ordi pour aller profiter du beau mois de juillet et de ses Francofolies?! Mais nous, comment on va faire pour survivre?!
En passant, moi aussi j'suis allée chez le dentiste la semaine passée et fait chier: 4 caries... À 24 ans. Fuck. J'pensais que c'était des bobos d'enfants qui mangent trop de bonbons ça, les caries... Pff! Faut croire que j'en mange encore trop...
Vous avez rencontré des filles, les gars?
Les dentistes sont les bourreaux modernes. La seule différence c'est qu'on doit les payer de gros montants en plus.
Quoi, les dentistes ne coupent de têtes?
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