dimanche 11 février 2007

Je suis venu te dire que je m’en vais

Les Vieux Garçons accueillent cette semaine un blogueur invité. Toute la semaine, il pourra poster autant qu'il le désire, mais jusqu'à ce soir seulement. Le Vieux Garçon Intello est notre blogueur invité de la semaine.

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Dans ses expressions et ses regards, surgit soudain l’inoubliable, qui confière à tout ce qui a touché cet homme l’autorité que revêt aux yeux des vivants qui l’entourent, à l’heure de la mort, même le dernier des misérables.
-Walter Benjamin

Et bien le voila, ce dernier texte qui restera gravé à jamais dans la blogosphère comme le « Rosebud » du Vieux Garçon intello à l’issue d’une semaine éprouvante. J’ai eu l’impression d’être ce personnage de John Belushi : The thing that wouldn’t leave, un invité qui s’éternise à la maison alors que les autres Vieux Garçons baillent depuis longtemps, mais qui s’ouvre une autre bière et monte la musique.

Tu me demandes : « Non mais,a vas-tu partir ta visite, a s'inscrustre....(sic) ». Et bien, oui. Je suis venu te dire que je m’en vais. Mais, avant de te dire adieu ou acropolis, il y a quelque chose que je voudrais planter dans ton souvenir, une dernière parole qui résonnera dans la grisaille de l’hiver et pour les mois à venir.

Tout en simulant la retraite face aux armées ennemies, les Parthes d'Iran et d'Afghanistan tiraient des flèches à dos de cheval. D'où l'expression « décocher la flèche du Parthe », flèche que l'on reçoit au dernier moment, sans s'y attendre. Voici, en quelque sorte, mon Auguste chant du cygne!

« Acta est fabula, plaudite! »

Cette société est vachement sympathique et transparente, conviviale et accessible. Ou du moins elle le prétend. Et elle s’hérisse contre tout ce qui prétendrait la forcer à regarder vers le haut (ou à être prise de haut). C’est qu’elle a pris en haine toutes les hiérachies, mais aussi tous les idéaux.

Même la parole n’a plus le droit de s’élever au-delà des banalités convenues. Et c’est là tout le drame : le récit, s’il a le malheur d’instaurer quelque distance qui soit face à la « réalité », se trouve disqualifié d’avance.

C’est sans doute par cynisme que les Vieux Garçons ont fait appel à moi, car ils savaient que ma prétention, ma vanité et la densité de mon discours (directement proportionnel à l’étendue de ma connaissance) agiraient en quelque sorte comme l’envers de leur univers ordinaire.

Je sais, ça t’as déplu. T’inquiètes, tout cela sera vite très lointain, si ce ne l’est déjà, avant même que je ne l’aie écrit. Tu ne trouveras plus mon altérité radicale sur le chemin de ta singularité-bulle. Et tu peux bien tout m’arracher, le laurier et la rose, il y a deux choses que, bien malgré toi, j’emporte. D’abord, mon panache. Mais surtout mon souci du monde.

« Renverser les monuments pour voir les vers qui grouillent en dessous » disait Vadeboncoeur. En dessous de quatre couches de verbiage, il y a chez le Vieux Garçon intello un souci réel de ce qui advient de cette société engagée dans une crise majeure des formes de narration, à tel point qu’elle n’en arrive plus à écrire son histoire. Or, cette histoire est aussi la tienne.

Aujourd’hui, « de ceux qui prête l’oreille la communauté disparaît » (Benjamin). Si je te tire par l’oreille, c’est pas pour te prendre de haut. C’est parce que sinon, je serai foutrement seul.

8 commentaires:

Anonyme a dit...

Je suis peut-être la seule, mais moi je l'ai trouvé sympathique le "vieux garçon intello". C'est évident que ce qu'il écrit n'a rien à voir avec ce qu'écrivent d'habitude les vieux garçons, mais ce n'est pas non plus parce qu'il parle, pardon! "écrit", avec un langage soutenu (d'accord! quelquefois pompeux) que cela n'est pas pertinent, ni touchant!
Je suis toutefois quelque peu sceptique... Le vieux garçon intello ne serait-il pas, en réalité, une des multiples personnalités de Qu'àcelanEtienne ou de Attrayan? L'un des deux aurait peut-être eu envie d'exprimer son côté plus intello, en se faisant passer pour quelqu'un d'autre (en l'occurence le vieux garçon intello) afin de préserver un certain anonymat et d'observer plus librement les réactions des "lecteurs-commentateurs"... Je me le demande!
Quoiqu'il en soit, je suis tout de même très heureuse de savoir que les vieux garçons vont être de retour... J'ai hâte de vour lire de nouveau! Je l'avoue... Vous me manquiez!

Anonyme a dit...

Désolée, un oubli... Très belle référence à Gainsbourg! Ça me rappelle toute mon enfance... Ma mère en est folle depuis toujours! Merci pour ces beaux souvenirs!

Anonyme a dit...

C'est deux genre complètement différent, mais ca fait du bien de lire des choses plus "poussées". Je crois que tout le monde a détesté l'Intello parce qu'il ne divertissait pas... il poussait les gens à réfléchir... ou tout simplement se forcé pour lire.
J'ai bien aimé ses textes... et je suis d'accord avec Julia; c'est surement un des deux Vieux Garcons.

Anonyme a dit...

Je crois qu'on peu voir le monde et y etre sensibiliser sans avoir de panache. C,est lourd a porter un panache...a la longue, c'est éreintant. C'est le genre de chose dont on tant a se départir en veillisant...pour se rendre léger et plus accessible.

Avoir de beaux mots, c'est bien...avoir de grande idées et une belle sensibilité au monde qui nous entoure, c'est géniale. Mais si on peut rendre tout cela accessible a la majorité...ca peu faire de grande chose et avoir un impact réel!

J'ai bien aimé te lire l"intello...mais ce n'est pas ton panache qui m'a séduite...c'est ta sensibilité! J'espere que ca aussi tu l'emportes avec toi...SURTOUT ca!!!

Anonyme a dit...

Et je verse une larme...

Ce n'est qu'un aurevoir Vieux garçon intello!

Digital Serenity a dit...

Tu vas me manquer. Je t'aimais. Mais c'est fini. Quittes-moi. Mais ne regardes pas derrière.

Anonyme a dit...

Vieux garçon intello, je réclâme un blog!

Ursule a dit...

Mon grand-père disait toujours: "La visite ça fait toujours plaisir, si c'est pas quand ça arrive, c'est quand ça part".

Disons que dans ton cas, c'était la première partie de l'énoncé.