samedi 17 février 2007

Pour une paire de claques

Depuis des temps immémoriaux, il m’horripile de devoir marcher en pied de bas ou, pire, nu pied. Même chez moi, dans le confort de ma résidence, j’enfile sandale ou chaussure. Ça me prend du dur sous le pied sinon je ressens un profond malaise. Déambuler gaiement nu pied sur les verts chemins, c’est une hérésie de sale hippie. Moi, j’ai le pied chaussé et ça m’ancre au monde.

Bon, chez moi ça va, mais quand vient le temps d’aller visiter les vieux amis, c’est plus compliqué. Certains hôtes ont une sérieuse aversion du soulier dans la maison, ce qui pour moi est une violation du plus élémentaire devoir de bonne réception. Me promener en pied de bas et tenter de rester crédible auprès des convives?!? C’est peut-être bon pour Dobacaracol et sa bande de malpropres qui frappent sur des peaux, mais ce n’est pas digne d’un Vieux Garçon. Ainsi, je ne visite que les gens qui acceptent le soulier à l’intérieur. Mais voilà, il y a l’hiver.

La sloche, le sel, le calcium, bref le grand cocktail blanc. Je mets donc mes souliers dans un sac et, une fois parvenu à la réception, je les enfile subtilement. Il se trouve toujours quelques fumeux de pot pour me faire une remarque désobligeante du genre : « Voyons? Tu as apporté tes souliers? » Habituellement, je serre les dents et passe mon chemin. Au moins, j’ai du dur sous le pied. C’est tout ce qui compte.

Il n’en demeure pas moins que c’est un paquet de trouble que de traîner ses souliers partout. Et le transfert bottes à souliers finit par être gossant à un moment donné. Vous me voyez venir, n’est-ce pas? Je pensais que ça n’existait plus, j’avais abandonné tout espoir. Mais à l’heure de la haute technologie, des « iToutes » et des avancées prodigieuses dans toutes les sciences, une invention déjà vieille devait refaire son apparition dans ma vie et chambouler à jamais mon existence. Une vraie baffe en pleine gueule. Une vraie claque.

Le monsieur arrive. Il a l’air sage de celui qui a beaucoup vécu et son regard lointain semble tenir tout le savoir du monde. Il se tient au mur un bref instant, le temps de remonter sa jambe et d’un léger coup sec, dézipper l’enveloppe caoutchouteuse qui protège son soulier délicat, sec et dirt free. Il pose le pied au sol. Personne ne peut rester impassible devant cette douce sérénité, ce bien-être viscéral, cette certitude de faire partie du monde. En somme, le bonheur parfait.

Bon, les fidèles de Bob Marley ou autre mangeux de gazon diront que c’est pas beau une claque, que ça fait des gros pieds, que ça a l’air d’un morceau de pneu. À tous les détracteurs de la claque, je répondrai qu’au moins moi, je ne serai jamais plus un va-nu-pieds!
Quel soufflet! Quelle gifle! Quelle claque!

8 commentaires:

Anonyme a dit...

J'aime marcher pied nu. Je ne supporte pas d'avoir chaud au pied. Je déteste plus que tout transpirer des pieds, je préfere avoir les pieds sales qu'avoir les pieds qui puent.

Porter des chaussures chez moi...jamais!

Je suis va-nu-pieds et fière de l'être!

Anonyme a dit...

J'avoue que les bottes, c'est très chiant. Chaque fois que je mets les mienne, ça doit bien me prendre 5 minutes. Même quand je les enlève, ça me prend 5 minutes. J'ai l'impression d'avoir coulé ma maternelle...
Mais assez parlé de bottes... Je viens de découvrir votre blogue, chers vieux garçons, et j'anticipe avec bonheur tous les moments que je passerai à vous lire. Votre écriture est à la hauteur de vos prétentions de vieux garçons, ce qui n'est pas peu dire.
J'espère que vous publierez des posts souvent, parce que j'ai souvent une léthargie à combler. Mais bon, je vous mets pas de pression. Au pire, j'écrirai sur mon blogue top-secret au lieu d'écrire des commentaires insignifiants.
Sincères salutations,
D'une vieille fille qui ne vous veut ni bien ni mal

Léa a dit...

Je ne suporte rien sur mes pieds...J'arrete de porter des bas en mars et commence a en porter par temps tres tres froids... Quoi que j'en ai porter, jusqu'a maintenant, seulement 4 fois!!! J'aime pas etouffer mes pieds!! Hippie power!! :)

Anonyme a dit...

Pour moi y'a rien comme une bonne balade pieds nus. Et je porterais des gougounes à l'année longue. Mais ce doit être parce que j'ai des dreads et donc je suis une sale hippie...

Anonyme a dit...

Il y a aussi l'invention du casque de poil que tu pourrais apprécier... Et peut-être aussi dans la même veine, la combine à panneau...

Il y a des limites à abandonner l'esthétisme pour le confort...

=oP

Léa a dit...

Des combines a paneau!!! Je paierais cher pour voir une tite paire de fesses ladedans!!! Tu peux me dire ou je pourrais en trouver??!! lol

Anonyme a dit...

Inquiétude. Tout pratique qu'il soit, le combo soulier /claque est non seulement moche, mais ne tient pas le pied au chaud quand il fait - 42. Tu penses que c'est dur d'être crédible en pied de bas, imagine si tes orteils gèlent à mort et qu'il faut les amputer un à un, pauvre chéri!

Au moins, si ça te prend du dur sous le pied, la gougoune en phentex est exclue d'office, ce qui est toujours ça de gagné côté esthétique.

Ironica, qui titube immanquablement comme une soûlonne quand elle zippe ses $%?&* de bottes en sortant de chez Sarcastine.

Anonyme a dit...

Où tu achètes ça des claques man? J'en cherche depuis que j'ai des DOC à quatorze trous! Tu devines que c'est long à lacer, alors quand c'est pour cinq minutes (comme fumer du gazon au salon et repartir veiller), je souffre..

tite-papoute disait : "Il y a des limites à abandonner l'esthétisme pour le confort..."; c'est une réflexion d'ado ça? Le genre à ne pas porter de tuque à -30 pour ne pas défaire ses cheveux!

Je peux te conseiller pour un casque de poils (en lapin, j'suis pas fier mais c'est chaud)! Indispensable si tu t'aventures en région (un moins quarante au lac-st-jean, c'est fret en christ pour les oreilles).