Ainsi donc Radio-Canada a décidé de renouveller ses trois nouvelles séries, et ce malgré des cotes d'écoutes franchement ordinaires. C.A., Tout sur moi et Sophie Paquin ont été jugés avec assez de potentiel pour avoir une deuxième chance. J'approuve la décision parce que, c'est pas tout de se fier au cotes d'écoute et offrir de la nouveauté, il faut aussi offrir une certaine continuité pour permettre la fidélisation du public. Si chacune des séries auxquelles je m'accroche disparait après une saison, il y a des chances que je cesse graduellement d'accorder de l'intérêt à Radio-Canada, tanné de me faire raccrocher la ligne au nez en plein milieu des histoires amorcées.
Malgré qu'aucune de ces trois séries n'ait été un coup de coeur, vous ne me verrez donc pas me plaindre ici. J'ai décroché de Sophie Paquin après deux épisodes (Elise Guilbaut en mode surjoué, pas capable, ça m'a tué) mais je suis content qu'elle continue, ne serait-ce parce qu'une série comme ça n'est pas conçue pour une seule saison et parce que Suzanne Clément y est plus belle que jamais. J'ai écouté Tout sur moi au complet, sans jamais trop savoir si je trouvais ça bon ou pas. Personnages trop simples? Scénarios trop anecdotiques? Univers auquel on ne peut pas s'identifier? Allez savoir. La série a été pleine de bonnes idées, mais aussi pleine de fausses promesses. Souvenez-vous au début, on nous promettait tout plein de caméos étranges, des sorties absurdes comme l'amour de Serge Postigo ou François Avard qui filme des dessous de jupes avec une webcam cachée sur le pied. En a-t-on eu autant que promis? Est-ce qu'on voulait vraiment voir Emmanuel Bilodeau dans le cliché de l'acteur qui a besoin de tout savoir sur les motivations de son personnage? Est-ce que c'était drôle de voir Jean-Nicolas Verreault en Rabbi Jacob? Tout ça est vite oublié et pas aussi crunchy qu'on nous l'avait promis. Je ne suis vraiment pas surpris que le public n'ait pas accroché davantage non plus: comment un public hors-Montréal peut-il se reconnaître dans une fiction où tout le monde habite des Lofts, passe ses journées à apprendre des textes par coeur et mange sans cesse au resto?
Reste C.A.. J'ai jamais trop compris pourquoi une série comme ça avait été acheté par la SRC. Pourquoi parler encore et toujours de sexe, en basant tout son propos là-dessus, de façon un peu coquine? Sommes-nous encore là? Aux États-Unis, Sex and the city a commencé sa diffusion en 1998... Ça fait 8 ans!! Pouvons-nous évoluer et passer à autre chose, ou sommes-nous obligés de faire à notre tour la même chose que les Américains ont faite? Chose certaine, C.A. n'avait ni la finesse ni la subtilité de l'émission new-yorkaise, et c'est la série dont le renouvellement me surprend le plus. Il y a eu quoi, 10, 13 épisodes? Là-dessus, combien en avez-vous trouvé franchement drôles? Moi, spontanément, je réponds 2. Celui avec les cousines en visite, et l'avant-dernier. Exception faite de ces deux épisodes, je me suis franchement ennuyé pendant mes visionnements. Des gags faciles et prévisibles, des situations éculées, des personnages grossiers et clichés, on a tout vu. Le personnage d'Isabelle Blais était si prévisible que je prédisais toute sa trame narrative après sa première scène. Et à quoi servait le personnage d'Antoine Bertrand? En 11 épisodes, il n'aura eu qu'une seule petite histoire!
Ce qui m'exaspère le plus, c'est que, d'un côté, on a au Québec des dizaines de scénaristes remplis de bonnes idées, mais qui ne feront jamais de télé de leur vie. De l'autre, on a des auteurs comme Louis Morissette qui, après avoir co-scénarisé (si je ne me trompe pas) 3 saisons des Mecs Comiques et 4 saisons de Trois Fois Rien (c'est 45 heures de télé, quand même), sont encore incapables de pondre une série efficace. C'est sûr qu'en multipliant les saisons de C.A., en écrivant pour Les Boys et autres, il apprend sur le tas et poursuit sa formation. Dans 10 ans, il sera sûrement un excellent scénariste, parce qu'il aura appris son métier à travers les années, mais d'ici là, il lui reste à apprendre et acquérir de l'expérience. Aux frais de qui? À vos frais, à mes frais, à nos frais à nous. C'est nous qui payons pour qu'il devienne pas pire.
À ce compte-là, pourquoi ne pas avoir donné une chance à un autre scénariste, moins bien plogué, mais qui est peut-être déjà prêt à nous donner une série efficace? On a pourtant vu ce qu'un bon scénariste sans expérience est capable d'écrire, avec Grande Ourse, par exemple...
vendredi 15 décembre 2006
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