vendredi 5 janvier 2007

Aller au Diable

Nous, les Vieux Garçons, aimons sortir danser. Et comme c'est la musique pop commerciale qui nous fait danser, il devient de plus en plus difficile en vieillissant de trouver des endroits qui ne sont pas remplis de jeunes 450. Les endroits remplis de gens cools? Hors de question de sortir dans ces endroits trendy qui nous feront danser sur de l'électro ou du acid house. Nous, on veut danser sur les hits de Justin Timberlake et de Gwen Stefani. Nous nous sacrifions donc et sortons dans de véritables meat markets pour banlieusards de moins de 20 ans. On est décalés et on s'en fout, on ne va pas là pour cruiser (on est des vieux garçons, après tout).

Hier, donc, essai du Diable Vert. Rapidement, on se rend compte que tout a changé. La piste de danse a doublé de superficie, tout l'endroit a été repensé. Bravo. Ensuite, des chansons de Numéro# et de TTC envahissent nos oreilles, entre deux chansons pop commerciales. Wow, l'endroit de nos rêves?

Une bière, deux bières, trois bières allouette.

Attrayan commence à remarquer les filles autour de nous. Apparait soudainement entre nous deux une fille, qui se dandine en souriant et qui me regarde en insistant. Hors de ma vue jeune femme, je suis là pour danser. Elle insiste. Je prends le temps de la regarder et... je la reconnais. Mon amour de cégep. La fille dont j'ai été éperdument amoureux pendant 2 ans. 2 longues années. La fille que j'ai aimé comme un fou. La fille pour qui j'aurais décroché la lune. La fille qui m'a brisé le coeur et qui m'a rendu cynique. La fille qui a tué toute mon envie d'aimer. Bref, la fille qui m'a transformé en vieux garçon. On l'appelera ici Madame. Salutations, deux becs. Je suis content de la voir, mais en même temps, elle est hors de ma vie et je veux danser. Elle part rejoindre ses amis.

Pendant ce temps, Attrayan en a profité pour trouver la femme de sa vie, mais ne sait comment l'aborder. Une jolie brunette au chandail rayé. On se rapproche. d'elle et ses copines, peu discrètement. Madame sort de nulle part et apparait entre nous deux, pour danser sexy de façon beaucoup trop énergique. Ça dure quelques secondes et, constatant notre manque d'enthousiasme, elle repart vers ses amis.

Entre temps, Attrayan a trouvé (ce qui lui semble être) une bonne idée de pick-up line. Il prend son courage à deux mains, s'approche d'elle tout sourire et lui dit Je veux parler de toi dans mon blog. Est-ce que je peux savoir ton prénom? Si la réaction de la fille a d'abord été un sourire, elle le regarde plutôt avec un air incertain une fois qu'il a fini son baratin. Madame réapparait spontanément et décide qu'elle a besoin d'attention. Elle m'empêche de voir l'échange se terminer entre la fille au chandail rayé et Attrayan. Ça en est trop. Je lui glisse à l'oreille Heille, t'as déjà brisé mon coeur, as-tu vraiment besoin de briser ma soirée en plus?

Je ne saurais trop comment décrire sa réaction. Perplexe me semble être un mot un peu faible. Bouche bée ne rendrait pas justice à la partie d'elle qui encaisse douloureusement ma phrase. Fouettée? Estomacquée? Quoiqu'il en soit, elle redisparait sans attendre, alors qu'Attrayan revient, tout sourire.

Vous devinerez qu'Attrayan n'a pas terminé sa soirée avec la fille au chandail rayé, pas plus que je ne suis revenu avec Madame. Je crois que notre conception de l'interaction avec une fille est à repenser.

2 commentaires:

Isa Rock On!! a dit...

Un de mes amis a déjà dit à une serveuse au St-Elizabeth "Je suis le rédacteur en chef d'un blogue, est-ce que je peux prendre ta photo ?"

J'étais présente, et si j'avais pu, je serais partie en sifflant comme si je ne le connaissais pas.

Sébastien a dit...

Je suis vraiment impressionné par la qualité de la pick-up line !

*prenant des notes*