mercredi 31 janvier 2007

Beauté espérée

Nous sommes très occupés avec le câble alors je ne vous écrit qu'un tout petit post. Je voulais partager avec vous ma plus belle image de la semaine :

X-Files saison 7, épisode 1. Scully est en Afrique pour étudier un mystérieux engin venu de l'espace. Elle hallucine un homme dans sa tente et elle le poursuit à l'extérieur. Il fait nuit et il fait chaud. En contre-plongée, on voit Scully sortir de sa tente, en camisole blanche serrée et une machette à la main, avec ce petit air de : "amène-toi man que je te fasse ta fête".

Dans la même suite d'idée, j'ai revu Scully en Afrique, mais teinte en blonde, dans The Last King of Scotland. Juste à cause d'elle, le film vaut vraiment le déplacement.

mardi 30 janvier 2007

Notre 100e message

Mesdames et messieurs

Nous avons démarré ce blogue en grandes pompes le 5 décembre dernier. 57 jours plus tard, nous célébrons aujourd’hui notre 100e message posté ici. Nous ne sommes pas peu fiers de fêter cet exploit avec vous!

Lorsque nous avons pris la décision de quitter notre câble chéri de temps à autres pour venir écrire, c’était à titre d’exutoire créatif. Maintenant, puisque vous nous lisez, vous nous procurez notre dose quotidienne de contacts humains réels et nous pouvons enfin vivre comme de véritables ermites et ce, sans aucune culpabilité.

Profitant de l’occasion spéciale que nous offre ce 100e texte, nous vous avons concocté une petite surprise dans le plus grand enthousiasme. Suite à l’avalanche de demandes pour avoir une image de la jolie et coquette Magda et puisque nous ne serons pas du prochain party de blogueurs Yulblog, nous avons pensé vous donner un accès privilégié à notre salon en vous permettant d’être avec nous alors que nous consommons du câble. Il va sans dire que nous sommes très excités à l’idée de partager cela avec vous.

Servez vous donc un bon chocolat chaud et regardez nous regarder l’épisode des Invincibles diffusé hier soir.

Bon 100e message!

Les Vieux Garçons

lundi 29 janvier 2007

La haine

Aujourd’hui, j’en veux vraiment à 2 personnes. Je ne connais pas leurs noms exacts et ça ne m’intéresse pas non plus de faire la recherche qui m’informerait à ce sujet. Je leur en veux assez pour cracher sur leur mémoire putride et pour maudire leur descendance nauséabonde.

D’abord, il faut savoir qu’il est rare qu’un Vieux Garçon s’aventure hors de sa résidence et c’est ce que je fus contraint de faire. Comme c’est soirée 24 ce soir et que nous avons déjà vidé notre terminal Illico et que je suis entrain de downloader la saison 5 de Sex and the city depuis Torrentspy, il m’est apparu nécessaire de me trouver une activité constructive. Quoi de mieux, me suis-je dit, qu’un après-midi à la bibliothèque? Mais, à cause de 2 individus odieux, ma journée de loisir littéraire se métamorphosa en un innommable cauchemar éveillé.

Le premier de c’est 2 êtres méprisables est le premier colon qui s’est dit « Tiens, cet endroit inhospitalier et glacial ne ferait-il pas une formidable colonie pour le Royaume de France? » Et, le mystère historique demeure entier puisque personne ne lui a répondu « non, maudit taouin, on devrait aller yinqu’un peu plus au sud. » J’ai pensé à ce premier colon en marchant dans les rues verglacées de la métropole en le maudissant vertement. Quelle conne d’idée que de bâtir un pays sur un amoncellement de sloche. Pis, ils ont eu la chance de comprendre avant de vraiment s’installer, avec le scorbut, les méchants amérindiens et les coureurs des bois qui reviennent jamais. Mais, non, ils ont persisté jusqu’au bout, jusqu’à ce que même la France s’écoeure et préfère financer des cultures de canne à sucre. J’en reviens justement de la Guadeloupe et je peux pas dire qu’ils ont pas fait le bon choix. Donc, je pensais à ce premier colon et je la haïssais en serrant les dents.

Le deuxième cave qui a ruiné ma journée, c’est l’imbécile qui s’est dit : « Tiens, me semble que ça serait une sapristi de chouette idée que de fermer les bibliothèques le lundi! » J’ai beau me fendre la tête en diverses conjectures, je ne vois pas pourquoi on fermerait les bibliothèques le lundi plus qu’un autre jour. À un moment donné, y a un abruti de fonctionnaire qui a mis tous les jours de la semaine dans un chapeau pis il a pigé « lundi ». Vous allez me dire que tout le monde sait que les bibliothèques sont fermées le lundi, mais je me disais que la Grande Bibliothèque avait tellement de choses à se faire pardonner qu’elle serait ouverte toute la semaine. Les bibliothèques de quartier, à la limite, je comprends, il y a 4 employés. Mais la Grande Bibliothèque? Donc, je pensais à ce crétin de fonctionnaire et je l’abhorrais avec passion.

Furieux, je suis allé m’acheter pour 100$ de livres au Renaud-Bray afin de me calmer un peu. Mais, là, je me demande comment les Vieux Garçons vont bien pouvoir payer leur loyer. D’ailleurs, qui est le sombre idiot qui a pensé en premier au concept de loyer?

dimanche 28 janvier 2007

Montée de lait

On nous demande souvent d’où vient notre obsession pour le câble. Pourquoi ne pas plutôt nous passionner pour d’autres formes de médias, telles les passionnantes radios.

En fait, y'en a marre des radios commerciales. Y'en a marre du manque de respect flagrant fait quotidiennement à notre belle langue française.

À l’antenne de CKOI, on peut écouter les émissions :
- Shuffle T Hits
- Le Withenshow
- CKOI Ta Toune

Sur les ondes d’Énergie, on nous propose plutôt:
- Radio Lounge
- Last Call Happy Hour
- PURE

À Québec, CHOI diffuse :
- Le Show du matin
- La shop
- DRX Week-end

Tout ça sur des radios 100% francophones. Au moins, dans ma télé et sur mon câble, quand on me parle en anglais, c’est fait par des anglophones, pas par des francophones qui essaient d’avoir l’air so cool.

Je voulais écrire un texte constructif pour dire à quel point les radios commerciales sont une hérésie, mais je m’emporte, incapable de construire quoi que ce soit. Tant pis. Fermez vos radios et écoutez la télé. Ou ne faites rien, ce sera déjà mieux qu’écouter ces cochonneries.

samedi 27 janvier 2007

Pour toi qui me supporte

Voilà bientôt deux mois que nous tenons ce blogue et je me suis aperçu seulement aujourd’hui que j’avais fait un impardonnable oubli. Je ne sais pas si elle saura me pardonner, mais je me reprends sans attendre et lui propose ici un hommage que j’espère à sa hauteur.

Nous la rencontrâmes pour la première fois l’été dernier alors que nous investissions notre nouvelle résidence. Elle occupait déjà les lieux et le coup de foudre fut, bien entendu, immédiat. Nous décidâmes de la garder avec nous et depuis cette rencontre bienheureuse, elle partage nos soirées, nos discussions sans fin, nos fous rires, nos siestes d’après-midi et notre câble. Aujourd’hui, chers amis, le temps est enfin venu de vous parler de Magda.

Magda est assez petite, beige et très moelleuse. Elle ne contient qu’une seule place, mais a des appui-bras très spacieux. Elle trône dans le salon avec autorité, comme si elle y était depuis les premiers balbutiements de l’humanité et elle m’accueille avec empressement peu importe l’heure à laquelle je rentre. Difficile de dire quel âge à Magda, mais ce n’est plus une petite jeunesse. Ce n’est pas son esthétisme un peu mid-eighties qui me le fait croire, mais bien son expérience chevronnée du confort et de l’accueil postérieural. Quand on lui demande pourquoi ses anciens propriétaires l'ont abandonnée, elle demeure muette sur ce moment pénible de son passé. C'est peut-être aussi parce que les sofas ne parlent pas.

Dans les grandes occasions, nous lui installons un pouf et Magda reprend alors son nom de jeune fille, Magdalena, pour souligner l’événement. Magda est sans conteste mon objet préféré. Nous sommes désormais inséparables et depuis que j’ai quitté le domicile familial, c’est ce que j’ai eu de plus proche d’une mère.

On me dira que c’est un peu psycho d’anthropomorphiser un fauteuil monoplace, mais si vous deviez rencontrer un jour Magda, plus aucun doute ne pourrait subsister dans votre esprit qu’elle est bien digne d’une attention peu commune. Que ce soit pour savourer le câble, pour plonger dans un tumultueux roman ou bien pour écrire un post, Magda est d’un support inconditionnel et d’une présence rassurante.

Magda, tu es un super sofa. Tu as mis le diva dans divan. Je t'aime.

vendredi 26 janvier 2007

Le magasinage - partie 5 : les bottes

Je n'avais pas l'intention de vous montrer mes bottes, mais comme notre lectorat semble constitué d'un ensemble de filles et femmes obsédées par la mode et les bottes, je vais répondre à la demande.

6 personnes ont manifesté le désir dans nos commentaires de voir mes fameuses bottes. 6 personnes, c'est assez pour considérer qu'il y a "demande générale".

Alors, mesdames et messieurs, pour satisfaire votre curiosité...

jeudi 25 janvier 2007

Le magasinage - partie 4 : l’anecdote

Nous allons clore cet interminable exposé sur les réalités du magasinage pour hommes par une anecdote.

Depuis le début de l’hiver dernier, je déambulais avec, à mes pieds, des bottes trouées. Le froid et la neige rentraient et brûlaient mes pieds, mais je n’en avais que faire. Pour moi, dehors n’est qu’une transition entre deux intérieurs, je n’y passe pas ma vie et je pouvais très bien vivre avec des trous dans les bottes.

La semaine passée, lorsqu’on a décidé d’aller au IglooFest, j’ai réalisé avec effroi que je ne pourrais pas passer une soirée dehors au froid dans ces bottes. Trois heures avant l’événement, j’ai gossé Attrayan et nous sommes partis, tels deux trappeurs, à la chasse aux bottes. Puisque, comme je vous l’ai expliqué dans un texte précédent, je magasinais pour combler un besoin de dernière minute, je devais trouver des bottes, quitte à en acheter des laides.

Premier arrêt chez Chaussures Pitt. L’endroit où les prix sont les plus bas au monde, mais où on n’offre décidément pas le meilleur rapport qualité/prix. Des bottes faites en rubber cheap, même à 25$, j’en veux pas! J’essaie une paire, mais Attrayan m’ordonne agressivement de les retirer et de sortir du magasin.

Deuxième arrêt chez Yellow. Les hauts-parleurs du magasin diffusent l’horrible émission de retour à la maison de CKOI (j’ai l’impression que horrible est un mot trop beau pour décrire véritablement) et je suis agressé par ce que j’entends après 15 secondes. Les étalages ne contiennent pratiquement aucune botte, il ne reste que des fins de marques. Attrayan tombe amoureux d’une paire de claques, et j’envisage sérieusement de m’en acheter une paire. En quémandant du service d’un vendeur, je désespère et je sors du magasin, déjà écoeuré.

Troisième arrêt : Aldo. J’ouvre la porte et j’avertis Attrayan : peu importe ce que je trouverai là, je sors d’ici avec une paire de bottes. Un premier coup d’œil me fait réaliser qu’il ne reste que deux modèles de bottes pour hommes dans le magasin… et elles sont ridiculement laides. Un deuxième coup d’œil, plus au fond du magasin, me fait entrevoir ma seule alternative : des bottes beiges, assez hautes, avec du poil de lapin à l’intérieur. Il ne reste qu’une seule paire, mais par chance, c’est ma taille! Attrayan me regarde d’un air louche et remet en question ma virilité en portant ces bottes. L’adolescente qui nous sert de vendeuse me rassure : Elles sont parfaites ces bottes-là, tu peux les mettre tous les jours comme dans des occasions plus chics. Je le sais, j’ai les mêmes! Hum. Chère petite latino de 16 ans, la prochaine fois que tu essaieras de rassurer un mec sur la masculinité d’une paire de botte, retiens-toi.

Bref, j’ai acheté ces bottes, envers et contre un Attrayan indigné. Puisque c’était le dernier exemplaire du modèle, j’ai eu un rabais. Puisque la section était en spécial, j’ai eu un rabais. Puisque le magasin au complet était en vente, j’ai eu un rabais. Pourquoi pas marquer un prix final sur la botte? Pourquoi cumuler 8 rabais pour arriver au prix? C’est ridicule comme stratégie marketing!

Finalement, mes bottes m’ont coûté 15$. Oui oui! Je ne pensais jamais payer ce prix, mais j'ai découvert que présentement était le meilleur moment de l'année pour acheter des bottes, étant donné le pas-d'hiver. Je suis donc très fier de mon achat impulsif. Mes bottes sont chaudes, confortables et pas très viriles, mais bon, elles ne doivent pas être si pires puisque l’icône de la mode glamour la Célibataire urbaine, croisée samedi soir, ne les a même pas remarquées et ne m’a pas jugé. Longue vie à mes bottes de lapin à 15$.

mercredi 24 janvier 2007

Le magasinage - partie 3 : l’offre et la demande

Avec les années, les hommes ont appris à faire des compromis lorsqu’il est question de vêtements. Si l’homme accepte d’acheter une chemise beige pâle plutôt que la chemise blanche qu’il recherchait, c’est qu’il accepte aussi que la-dite chemise blanche ne lui soit pas offerte.

Car les hommes ont beaucoup moins de magasins et d’espaces où acheter leurs vêtements. Je suis même déjà entré dans un magasin Jacob en demandant à la vendeuse où se trouvait la section pour hommes, pour me faire dire en riant que c’était un magasin exclusivement féminin. Ah oui? Exclusivement féminin? Ça existe, ça? À l’envers, les seuls magasins exclusivement masculins qui existent sont les tailleurs et vendeurs d’habits : c’est pas là que je vais pouvoir trouver des vêtements de tous les jours!

Avouons-le, l’offre commerciale vestimentaire pour hommes est assez réduite. Dans un magasin mixte, l’espace réservé aux hommes occupe rarement plus du quart du magasin. Alors que les femmes auront huit tablettes des chandails offrant une vingtaine de variétés de couleurs, les hommes auront le choix entre la chemise beige pâle et la bleue foncé. Si les femmes peuvent choisir entre 6 coupes de jeans différentes et toutes offertes dans un choix de 4 teintes de bleu, les hommes auront le choix entre la version ample et la version serrée.

Les commerçants ne sont pas bêtes. Pourquoi multiplier les choix offerts aux hommes quand on sait qu’ils finiront par acheter ce qu’on offre, même si ça ne leur convient pas vraiment? De l’autre côté, l’attitude guerrière des femmes exige de leur offrir un plus grand choix, car ELLES n’achèteront pas ce qui ne leur convient pas à 100%. Il est donc normal que les commerces s’évertuent à répondre à leurs caprices.

Remarquez, l’offre masculine s’est quelque peu diversifiée ces dernières années, en grande partie à cause de l’éclosion du marché gai et/ou métrosexuel. Ces hommes, qui magasinent comme des femmes, ont forcé les commerçants à agrandir l’espace qu’ils réservaient à la mode masculine et grâce à eux, nous avons maintenant le choix entre quatre modèles plutôt que deux.

C’est donc dans cette logique que les Vieux Garçons encouragent les gais à faire leur coming out et s’afficher en société. Plus il y aura de gais dans notre société, plus nous pourrons trouver facilement des vêtements qui nous conviennent. Merci de nous rendre la vie plus simple, à nous, jeunes hétérosexuels paresseux et chialeux. Grâce à vous, un jour, je trouverai ce que je cherche à ma première visite dans un magasin!

mardi 23 janvier 2007

Le magasinage - partie 2 : la nécessité

C’est un fait, les filles peuvent magasiner par plaisir. Pour elles, une journée dans les magasins est aussi rafraîchissante qu’une journée à la plage ou à la montagne. Elles s’y aèrent l’esprit en découvrant l’offre, les coupes et les couleurs de saison et terminent leur journée avec l’impression d’avoir vraiment fait quelque chose, parfois sans même avoir dépensé un sou.

Au contraire, si vous voyez un homme dans un magasin, c’est qu’il est là pour acheter, pour combler un besoin. Il y a une chance sur trois qu’il achète dans le magasin qu’il visite, dépendant si c’est le premier, deuxième ou troisième magasin où il met les pieds,. Il ne visite pas un magasin par plaisir mais par nécessité. Par le fait même, il ne peut pas se permettre de terminer sa journée sans avoir acheté le produit puisqu’il en a besoin.

Un homme s’achètera une paire de jeans parce que la veille, sa paire a été trouée, tachée ou déchiquetée. Il n’a que son autre paire de pantalons (pour lui permettre d’aller au magasin) et a besoin de retrouver une nouvelle paire le plus tôt possible. À cause de l’extrême nécessité de la situation, il se doit d’acheter aujourd’hui, et c’est non négociable (d’où son attitude prête à faire des compromis).

Une fille s’achètera une paire de jeans parce qu’elle la trouve jolie ou confortable. Si une fille devait trouer ses pantalons, elle sait comment les recoudre. Si elle devait les tacher, elle connaît les produits nettoyants et peut faire disparaître les taches. Et si elle devait se faire déchiqueter ses pantalons, ce ne serait pas très grave, puisqu’elle en possède douze autres paires. Avouons-le, une fille ne vient jamais à bout d’user ses vêtements. Un jour, ses vêtements sont simplement passés de mode et, incapable de les jeter, elle les tassera dans le côté du garde-robe et fera de la place aux nouveaux vêtements répondant parfaitement à ses besoins.

Le plus absurde, c’est que malgré tout ça, vous n’entendrez jamais un homme se plaindre qu’il n’a rien à se mettre.

Le magasinage - partie 1: La guerre des sexes

Comme un fort pourcentage d'hommes, je déteste magasiner. C'est long, c'est un peu du pareil au même dans tous les magasins et ça coûte cher. Comme un fort pourcentage d'hommes, déambuler dans les magasins pour le plaisir de la chose pendant des après-midis et faire du lèche-vitrine, très peu pour moi. Si je me rends jusqu'à un magasin, c'est avec la ferme intention de m'y procurer un bien. Et comme un fort pourcentage d'hommes, il arrivera souvent que je ne trouverai pas et que j'achèterai un bien plus ou moins satisfaisant, las de chercher sans trouver.

L'exemple le plus flagrant est sans doute la question des vêtements. Disons que je dois acheter une chemise blanche. Je vais me rendre dans un premier magasin, qui aura en stock un modèle avec une broderie sur le côté. Non, je la veux unie. Deuxième magasin, la chemise blanche aura des manches courtes. Non, je veux des manches longues. Troisième magasin, la chemise sera beige pâle plutôt que blanche. Non. Quatrième magasin... ah pis fuck off. Je vais prendre la chemise beige pâle du troisième magasin. C'est pas ce que je voulais mais ça va faire pareil, je suis tanné de chercher. Je la paye, je grogne quelques minutes et c'est oublié, je ne garde pas de rancoeur. Sauf que j'aurai quand même une certaine déception chaque matin où je devrai enfiler cette maudite chemise beige pâle.

Une fille, dans une telle situation, n'aurait pas abandonné. Elle aurait ratissé la ville entière s'il l'eut fallu. Elle serait allé voir les 7 succursales de la même chaîne (y compris celle du Carrefour Laval), d'un coup que l'offre serait différente d'un magasin à l'autre. Elle aurait pris le temps de demander à chaque vendeuse de chaque magasin si elle ne pouvait pas trouver sa chemise dans le back store ou dans un coin sombre que ses yeux-scanneurs aurait manqué. Elle serait devenue une véritable chasseuse, à l'affût du moindre gibier potentiel. Sa vie serait devenue un véritable road movie de magasins, ne pouvant la mener qu'à la découverte de la chemise parfaite. Finalement, si elle n'avait pas trouvé, elle n'aurait pas cédé pour un compromis, oh non. Elle aurait pris son mal en patience, aurait attendu un mois et aurait recommencé le manège, pour voir si une nouvelle collection ne lui présenterait pas son Saint-Graal de chemise. Une fille aurait pris cette situation comme un défi lancé personnellement par Dieu, comme une insulte lancée à la volée, comme si la vie cherchait à la ridiculiser. T'es une fille pis t'es même pas capable de trouver une chemise blanche! Hystérique, elle serait devenue un véritable commando pour qui l'échec n'est pas une option.

Et pendant ce temps, pendant que la fille aurait désespérément cherché la chemise blanche, je serais resté bien calmement assis dans mon salon, habillé de ma chemise beige pâle, à regarder ma télé câblée.

lundi 22 janvier 2007

Le culte des perdants

Il m’arrive parfois d’avoir les blues, même si je suis habituellement un Vieux Garçon guilleret. Dans ce temps-là, Qu’àcelanEtienne me change les idées. C’est ce qu’il fit en me plantant devant un pur délice câblo-distribué, selon ses critères, soit les auditions d’American Idol.

C’est vrai qu’au début, je trouvais ça comique et plutôt bien réalisé. Le concept des auditions d’American Idol veut qu’on suive divers concurrents pendant leur attente angoissée. Ensuite, on les voit passer la dite audition devant les trois juges baveux soit l’anglais vraiment chien, le black cool et la plus que hasbeen Paula Abdul. Enfin, on constate la joie ou la déception des concurrents, dépendamment de s’ils vont en finale à Hollywood ou pas.

Le problème c’est que l’émission choisit de suivre les cas les plus lourds. La grosse fausse blonde au regard un peu cross-side qui se trouve dont bonne, mais qui chante comme une mouette qu’on empale de force sur une bouteille brisée ou le gars vraiment laid avec des yeux de hareng et des dents en chicane qui traîne avec lui une déficience manifeste et qui, bien entendu, chante aussi mal que faire se peut. Après 15 minutes de ce pathétisme extrême qui tient plus du freak show que du reportage, le cœur m’a levé et j’ai dit à Qu’àcelanEtienne de me mettre juste les bouts où les gens sont bons. Je me sentais vraiment mal.

D’où nous vient cet intérêt envers les perdants, les weirdos qui arborent fièrement leur déficit intellectuel, ces sans-talents qui cultivent le réel espoir de percer, d’être reconnu, d’être adoré des masses?

Au Québec, nous avons nos propres vedettes poches comme Normand L’Amour, Fidel Lachance, D-Natural et tous les monstres créés par la télé communautaire et rendu populaires grâce à YouTube. Qu’est-ce qui nous fascine dans cette culture du ridicule? Pourquoi les apôtres du poche se retrouvent à la Fureur et comment expliquer le succès d'événement comme Total Crap? Personnellement, je me sens mal quand je vois un acteur qui s’enfarge sur scène ou une improvisation qui ne lève pas ou juste une joke qui tombe vraiment à plat pendant un souper. Je me dis que ça pourrait m’arriver aussi et je compatis.

Conséquemment, ça me rend triste de voir tous ces laissés pour compte mis sur un piédestal en stuc le temps qu’on puisse nous, juges du bon goût, rirent un peu à leur dépend. En fait, j’ai pris la décision de ne plus cautionner ça et de plutôt célébrer le talent. N'empêche, difficile de se priver du plaisir pervers qu'est le segment freak show de America’s Got Talent. Mais, au moins, les gens savent qu’ils passent pour des bizarres. Un luxe que n'ont pas les pauvres interprètes de « Ma colombe est triste ».

dimanche 21 janvier 2007

L'accessibilité

Pour continuer dans ma quête du cool, j'ai réussi à convaincre mon Attrayan blasé de m'accompagner aux fameuses Ipod Battles en ce samedi soir.

Nous arrivons donc à une porte anonyme, à un bâtiment qui n'a l'air de rien... Puis on monte des escaliers trash-dégueux... J'ai l'impression d'être dans ces endroits cools underground dépeints dans les films américains... Si c'est sale comme ça, ça augure bien, ce sera vraiment un événement dans le vent... En haut, on découvre la salle. Curieuse impression d'être dans un sous-sol d'église... Je ne m'y connais pas assez pour savoir si c'est cool d'être dans une salle anti-cool, mais les gens présents ont l'air de trouver ça normal. Rassurant.

Après deux bières, trois bières, je commence à reluquer les filles. Elles sont belles, accessibles et souriantes. Je réponds à leurs sourires, plein d’une nouvelle confiance amenée par mes cheveux (ma foi, je suis si beau et trendy que je songe à déserter le vieuxgarcons.com pour aller écrire sur jeunemectrendy.com, c’est tout dire!)

J’attrape donc Attrayan d’un bras et je pars à l'abordage d'un groupe de filles. Jeunes, ravissantes, elles me sourient alors que je leur parle joyeusement. J’envoie des signes, j’ouvre des portes, j’utilise tout mon langage non-verbal pour m’assurer qu’elles comprennent que je suis tout à elles. Pourtant, je sens que quelque chose cloche. Les filles ne sentent-elles pas que je suis ouvert à elles, disponible et accessible? Me trouvent-elles trop tendance pour elles? Suis-je trop hot? Je vois leurs regards bifurquer vers Attrayan, qui chigne dans son coin en silence. Pourquoi Attrayan se mettrait-il soudainement à attirer les regards, alors que c’était pourtant mon apanage exclusif il y a 24 heures?

Et soudainement, je prends conscience. Tout est une question d’accessibilité. On désire ce qu’on ne peut pas avoir. Je veux les Pussycat Dolls parce qu’elles me sont inaccessibles. Je veux les filles qui dégagent une confiance abusive parce que je ne pourrai jamais les avoir. J’ai envie de la jolie fille froide dans le métro parce que je ne peux la rejoindre. On sera toujours amoureux de gens inaccessibles. Or, ce soir, j’ai fait preuve d’une trop grande accessibilité, ce qui a complètement désintéressé mon groupe de filles. Attrayan, au contraire, réussit à les attirer parce qu’il est hors de portée et qu’il se fout complètement d’elles.

Tout cela me passe par la tête alors que les filles essayaient d’apprivoiser Attrayan, mais comme elles lui sont accessibles, il reste complètement désintéressé d’elles. Il faut aussi dire qu’elles auraient eu plus de chance armées de télés câblées dans leurs sacs à main, étant donné qu'on ne fait pas copain-copine aussi facilement avec un vieux garçon aussi aigre et rabougri.

Alors que les filles prennent conscience que leur séduction est vouée à l’échec et que j’essaie de les récupérer en me la jouant distant (stratégie qui échouera autant que la leur), j’ai une horrible vision : la Carnassière arrive dans la salle. J’aurais du y penser : les gens trendy allaient au IglooFest vendredi soir et aux Ipod Battles samedi soir. Normal que les mêmes gens cools se retrouvent d’un événement à l’autre. Si j’ai décidé d’être trendy, je dois me faire à l’idée : je la croiserai à chaque événement. Je la vois chercher désespérément, le regard inquiet. Puis, ses yeux croisent les miens, son visage s’éclaircit et elle se dirige vers moi. Horreur. Elle cherche à m’embrasser, mais j’évite ses lèvres. Je veux la fuir parce qu’elle est trop accessible. Mon inaccessibilité ne fait que la séduire davantage et la rendre encore plus folle de moi.

J’avais oublié, mais je me rappelle pourquoi j’étais devenu un vieux garçon reclus et que j’évitais les filles : elles sont beaucoup trop compliquées à gérer. Les relations interpersonnelles en général sont trop compliquées, avec leurs codes, les dits et les non-dits.

À ce moment, je prends conscience du monstre que j’ai créé. Je jette un regard vers Attrayan, qui s’ennuie fermement dans son coin, à l’écart des gens, les bras croisés et l'air renfrogné. Je réalise qu’il m’est devenu inaccessible et que je m’ennuie de mon ami. Mes cheveux nous ont éloignés et m’ont fait me perdre dans les affres de la coolness. J’ai changé, je me suis perdu, je ne suis plus le vrai moi.

Je laisse la Carnassière derrière moi alors qu'elle continue à me dévorer du regard. J’avance vers Attrayan et, d’un geste décidé, je passe ma main dans mes cheveux et détruit cette coupe maudite : mon aura de cool disparaît en même temps que mon demi-mohawk. J’attrape Attrayan et lui dit :

- C’est fini. Viens t’en, on rentre à la maison. Le câble nous attend.

samedi 20 janvier 2007

Mésaventures d'un faire-valoir

Il y a, dans les interrelations humaines, plusieurs types de rapports de force. Le dominant vs le dominé, le distant vs le dépendant, l’amoureux vs l’impassible, bref, toute une panoplie de relations où les personnes concernées n’échangent pas sur un pied d’égalité. Il y a un de ces rapports inégaux qui m’intéresse particulièrement de ce temps-ci : le héros vs le sidekick.

Vous avez certainement déjà été le ou la sidekick de quelqu’un pendant un moment, parfois même seulement le temps d’une soirée. L’autre est si drôle, pertinent, charismatique qu’on préfère l’encourager, le pousser encore plus loin dans sa magnificence plutôt que de tenter vainement de l’égaler dans la course à la popularité. Hier, pour ne citer que cet exemple qui sont pourtant légions en ce moment dans ma vie, Qu’àcelanEtienne, sa coupe trendy et moi nous sommes rendus au IglooFest pour danser dehors sur de la musique électro en buvant du caribou et du vin chaud. Oui, vous avez bien lu. C’était probablement l’un des endroits le plus hips de la ville et nous y étions. Nous, les Vieux Garçons. Je ne voulais pas y être car, il y avait un formidable reportage sur le pétrole à RDI. Mais, pour l’amitié et l’abnégation qu’elle impose parfois, j’ai suivi mon « nouvel » ami hip à son événement hip.

Il danse, il boit, il est cool : Qu’àcelanEtienne et sa coupe trendy attirent les regards et les sourires. Attrayan, le fidèle compagnon, regarde les secondes s’écouler dans l’air froid du Vieux Port en ce demandant ce qui lui arrive. Si je n’avais pas été là, il aurait eu l’air un peu ridicule mon Vieux Garçon à moi à se dandiner en manteau d’hiver sur des remix poches de DJ Food, mais ma seule présence cautionnait son coolness.
C’est là que j’ai compris que j’étais devenu le Robin de notre relation. Le petit plouc dans un costume lette qui arrive toujours deuxième. En français : un faire-valoir. Le mot ne pourrait être plus clair. Comme Fantasio pour Spirou ou Ron pour Harry ou toute l’équipe du CTU pour Jack, je servais à mettre en valeur un être de lumière à l’ombre duquel je n’étais plus que la moitié de moi-même. Je regardais les nombreuses femmes mirant mon héros et j’espérais qu’aucune ne viendrait lui parler car dès lors je serais perdu. Je ne servirais plus à rien. Et c’est exactement ce qui arriva.

Nous l’appellerons la Carnassière. Miraculeusement sexy malgré son manteau d’hiver, elle s’approcha de nous comme un jeûneur devant un repas appétissant. Et c’est exactement ce que nous étions : Qu’àcelanEtienne en steak tendre et juteux et Attrayan en à-côté au riz sauvage avec grains bruns (parfois baptisé sidekick…) que personne veut vraiment manger mais que tu es obligé de mettre dans l’assiette si tu veux pas que ton steak est l’air cave. Donc, la Carnassière s’amène et danse et sourit et fait tout ce qu’il faut faire. Étant Vieux Garçon, je reste impassible, mais Qu’àcelanEtienne et sa coupe trendy succombent. Ils se mettent à discutailler tous les 3, me laissant tout seul avec 450 hipsters. Le cœur en lambeaux mais avec le sentiment du devoir d’ami accompli, je suis parti en douce.

Qu’àcelanEtienne et sa coupe trendy ne sont pas rentrés cette nuit. La Carnassière a certainement eu raison d’eux. Pour me consoler, je regarde un épisode de X-Files en me disant qu’il existe des duos égaux dans le monde. Tant mieux pour eux. Je me dis aussi que par amour, je peux bien être le sidekick de mon Vieux Garçon à moi. Et de sa coupe trendy, aussi.

vendredi 19 janvier 2007

Je SUIS un vieux garçon

Vendredi, début d'après-midi. Je consomme paisiblement du câble, sans faire de mal à personne, quand ça sonne à la porte. Je vais ouvrir et je fais face à un dude qui a l'air de se trouver cool. Fin vingtaine, il sourit à pleine dents et tient un cartable. Durant tout l'échange qui suit, j'aurai l'impression de parler à un animateur de CKOI qui essaie de me faire gagner un t-shirt...

LUI - Bonjour mon p'tit monsieur! Ça va ben?
MOI - Euh oui....
LUI - Beau pyjama, en passant (je porte les pantalons si bien décrits par Attrayan précédemment)
MOI - Merci...
LUI - Écoute mon chum, j'veux juste te dire, chus pas un représentant religieux ou quelque chose de même. Je sais qu'il y en a pas mal dans le boute faque je préfère avertir, hein!
MOI - Euh oui...
LUI - Est-ce que t'habites avec ta conjointe, icitte?
MOI - Non, pas de conjointe.
LUI - T'habites tout seul, comme un homme autonome?
MOI - Non, coloc. On est deux gars, c'est tout.
LUI - Pis vous avez des p'tites blondes, les gars?
MOI - Non.
(silence)
LUI - Ouin... J'ai pogné un appartement de vieux garçons! Vous êtes des vieux garçons, hein! (il fait un clin d'oeil qui se veut complice)
MOI - Oui, c'est ça.
LUI - Bon, je vendais des services de pédicure, manucure, spas et massage. Je pense pas que ça va ben ben intéresser des vieux garçons, hein!
MOI - Non, je ne pense pas.

*****

J'ai beau être rendu cool, jeune et bigarré, j'ai beau abuser du fer plat, j'ai beau être en froid avec Attrayan qui me croit trop tendance, il me reste au moins une parcelle de vieux garçon en moi qui dit NON aux soins santé. C'est déjà ça.

jeudi 18 janvier 2007

Denis et jalousie

Hier soir, Attrayan et moi avons été à une avant-première secrète du nouveau spectacle des Denis Drolet, question que les deux humoristes bruns puissent casser leurs gags devant quelques personnes avant d’affronter le grand public. Je croyais bien qu’une sortie aussi tendance serait toute désignée pour me permettre d’étrenner ma nouvelle coupe trendy et montrer ma nouvelle gueule en public pour une première fois, mais j’avais tort.

D’abord, le spectacle avait lieu loin dans l’est. En métro, c’est le bout de la ligne, pour ensuite prendre un autobus. Autant dire à l’autre bout du monde, près du tunnel LH-Lafontaine. Remarquez, c’est pas bête comme emplacement pour un spectacle « secret » : les producteurs ont sûrement perdu la moitié des invités en les décourageant par la longueur du trajet. Une fois rendus, on a dû prendre place dans un amphithéâtre nous rappelant nos belles années du secondaire, avec des sièges conçus pour de jeunes lilliputiens. Inutile de spécifier que mes genous, difficilement placés dans mon demi mètre carré, s’ennuyaient du salon où nous consommons notre câble. Une fois tout coincé, c’est pas facile d’avoir l’air cool et ce, malgré ma nouvelle coupe de cheveux qui me donnait pourtant une bonne longueur d’avance sur la plèbe. J’ai bien tenté d’attirer les regards, mais la salle n’était pas conçue pour ça... Et comme je voyais qu’Attrayan n’aimait pas mon attitude, j’ai rapidement arrêté.

Je ne jugerai pas le spectacle que j’ai vu, étant donné qu’il est encore en travail et que je me sens incapable de juger une œuvre encore inachevée. Je peux au moins mentionner que j’ai quand même ris aux larmes de nombreuses fois, et que les fans ne seront pas déçus…

Après, pendant le retour à la résidence, j’ai eu envie de pousser un peu plus loin l’exposition de ma coupe trendy et j’ai poussé sur Attrayan pour qu’il m’accompagne prendre un verre. Bougonneux, il a chigné et prétexté un étrange mal à l’estomac pour expliquer son refus. Entre vous et moi, je pense qu’il est simplement jaloux de ma nouvelle aisance en public. Plus j’attire les regards et je fais preuve d’entregent extraordinaire avec les dames, plus il se renfrogne sur lui-même. M’enfin, j’ai finalement réussi à le convaincre d’aller prendre un verre, mais à voir l’air refermé qu’il a affiché toute la soirée, j’aurais du le laisser aller s’enfermer et rejoindre le câble, seul. Sa jalousie est en train de devenir un problème d’attitude généralisé, et j’aime pas trop ça.

mercredi 17 janvier 2007

Cessez les commentaires positifs, s.v.p.

Je ne comprends plus ce qui se passe. Notre résidence est sans dessus dessous et le câble tourne à vide dans un salon abandonné et glacial. Où est Qu’àcelanEtienne? En fait, quand il n’est pas entrain de relire vos commentaires pour la énième fois, il est devant le miroir de la salle de bain avec son fer plat. Je crains que votre enthousiasme démesuré ne lui soit monté à la tête.

Bon. Les mauvaises langues diront que je suis jaloux de sa nouvelle popularité, mais il n’en est rien. Je tiens seulement à retrouver mon vieil ami et que notre vie redevienne normale comme avant la coupe trendy.

D'ailleurs, je dois dire que je ne suis pas non plus le dernier des lépreux et si la blogosphère entière trouve Qu’àcelanEtienne plus beau, c’est que vous n’avez pas eu la chance de bien observer mes traits fins et symétriques. Regardez pour vous-mêmes :

mardi 16 janvier 2007

Mes nouveaux cheveux

J’avais rendez-vous à mon salon de coiffure trendy pour 13h30. Habituellement, c’est Mélissa qui me coupe les cheveux, mais comme elle est partie en voyage pour quatre mois, j’avais rendez-vous avec sa remplacante, Joëlle. J’ai mis les pieds dans le salon à 13h25, en avance (contraire à mon habitude, signe de fébrilité). Rapide coup d’œil dans la place, 3 hommes et 1 femme, tous employés. Zéro client. Normal, un mardi en début d’après-midi. Un des trois hommes se lève. C’est toi le rendez-vous? J’acquiesse de la tête. Moi c’est Joël me dit-il de sa voix douce en me tendant sa main légèrement efféminée. Joël. Pas Joëlle.

Pas que j’aie quelque chose contre les gais, mais quand tu t’apprêtes à demander craintivement une coupe trendy, l’idée d’un coiffeur gai aux goûts gais n’est pas des plus rassurantes. Une fille capable de me rappeler la voix rassurante de ma mère aurait été davantage à-propos en ces moments si éprouvants.

Alors que j’entre et m’installe, il m’offre jus, thé, bière, scotch… Est-ce qu’on est dans un bar et personne ne m’en a informé? Si je vais au salon de coiffure, c’est pour me faire couper les cheveux, pas pour venir passer un bon moment à trainer dans la salle d’attente en savourant un bon scotch relax. Je suis venu faire la guerre à mes cheveux, venons-en au fait!

Heureusement, j’ai ensuite pu lui expliquer ma situation (coupe trendy, mais il est hors de question que je sorte avec un mohawk bleaché sur la tête!) et il m’a immédiatement mis en confiance. Il m’a d’abord soulevé une mèche, puis une autre, en me regardant l’air très concentré. Je pourrais couper là, ajouter du volume et dynamiser… Je ne l’écoute déjà plus. Je ne devrais pas, mais j’ai décidé de lui faire confiance aveuglément. L’expression est même plutôt bien choisie, car sans mes lunettes, je ne verrai rien de ce qu’il fera.

Pour créer le monstre, il devra utiliser trois paires de ciseaux différents et quatre pinces. Sans trop voir ce qui se passe, je vois mes cheveux tomber et tomber. Je tente bien malgré moi de demeurer zen, mais ça devient stressant. Il me rassure en me disant que tout va bien et que ce sera très cool. Je redeviens en mode paisible, jusqu’à ce qu’il sorte un fer plat d’un de ses tiroirs. Pardon?! On va se servir DE ÇA?! Dans ma tête, être un homme et se servir d’un fer plat, ça donne un résultat s’apparentant à Shawn-Edouard de Loft Story, et c’est pas particulièrement ce à quoi j’ai le goût de ressembler. Non non, la coupe est terminée, c’est pour la finition ça! Bon.

Finalement, la finition s’avère être un savant mélange de pommade, de fer plat, de spray net et de je-ne-sais-quoi encore. Chose certaine, c’est long, compliqué. Enfin, il s’arrête, prend un pas de recul et m’observe d’un sourire empreint de fierté. Je tends la main et attrape mes lunettes. En les mettant, je me sens comme Dr.Frankenstein s’apprêtant à découvrir le monstre qu’il a créé.

Et je vois. Surpris, je ne m’attendais pas à ça. On dirait que j’ai quelque chose qui ressemble à un mohawk, mais pas centré, sur le côté. Ça part de ma tempe droite, jusqu’à l’arrière de ma tête, toujours à droite. C’est étrange, c’est déstabilisant, mais surtout, c’est pas laid.

Je remercie mon homme de confiance en n’étant pas tout à fait confiant encore. Il me regarde ensuite partir, comme une mère qui regarde son enfant partir à la maternelle pour la première fois. Un artiste ému par sa création, ça impose le respect, quand même.

À la sortie du salon, je déambule sur la rue. Avez-vous la même impression que moi? Chaque fois que je sors de me faire couper les cheveux, j’ai l’impression que tous les passants que je croise me toisent et me jugent, en se disant oh il vient de se faire couper les cheveux, lui comme s’ils savaient d’où je sors, comme si c’était marqué sur mes cheveux. Je vois (ou hallucine) plein de regards déstabilisés par tant de style, tant de mode sur une même tête. Je crois que les gens sont jaloux car, finalement, ça ne me va pas mal du tout.

Alors je vous dis merci. Merci à vous, qui m’avez forcé à changer de tête. C’est assurément pour le mieux. Peut-être que, grâce à vous, je ne finirai pas vieux garçon finalement. Je conclus en rompant le suspense, et en vous présentant ma nouvelle tête. Elle se prend un peu mal en photo à mon goût, mais n’ayez crainte, en personne, c’est magnifique.

Les résultats du concours

Mesdames et messieurs, le concours le blog dont vous êtes le coiffeur s’est enfin terminé ce matin. Nous avons eu beaucoup plus de votes que nous l’escomptions, et le résultat s’avère surprenant! Si ma compilation est correcte, voici vos votes :


A - 4 votes
B - 6 votes
C - 26 votes
D - 5 votes




Eh oui, plus de la moitié d’entre vous avez voté pour me forcer à saccager ma tête et la confier aveuglément à la coiffeuse. Est-ce parce que ma coupe actuelle était irrécupérable? Ou parce que vous aimez le danger? Ou encore parce que vous n’aimez pas choisir alors vous penchez pour la seule option qui ne sera pas vraiment votre décision (après tout, c’est la coiffeuse qui décidera à votre place, ultimement) ?

Quoiqu’il en soit, mon rendez-vous est pris pour cet après-midi et je suis un peu nerveux. Avoir une tête trendy, je connais pas ça, moi. Ce sera un grand changement pour moi. Il y a tant d’inconnu… C’est à la fois épeurant et excitant, car un nouveau monde s’ouvrira à moi…

Revenez plus tard aujourd’hui pour voir si j’ai réussi à traverser cette épreuve en conservant ma dignité et le peu de virilité que j'ai…

lundi 15 janvier 2007

La phobie du nombril

Parmi toutes les psychoses répertoriées depuis que le monde est monde, la phobie du nombril demeure celle qui me touche le plus. Je le dis haut et fort car il faut bien l’exorciser un jour : je suis atteint d’intolérance aux intrusions ombilicales (I.I.O.) et je suis une bonne personne.

Depuis la plus tendre enfance, il m’est impossible d’endurer un doigt dans mon nombril, même si ce doigt est le mien. En vieillissant, j’ai rencontré d’autres intolérants ombilicaux et quoique nous soyons une petite famille, je tenais à vous témoigner ici tout mon soutien moral. Personnellement, je suis devenu Vieux Garçon en partie à cause de cette intolérance et j’ai cessé de partager mon intimité avec des dames car elles cherchaient continuellement à m’enfoncer un doigt dans le nombril.

Certains, parmi vous, sont peut-être atteints de I.I.O. et vous devriez cesser d’avoir honte. Devant un cas de harcèlement ombilical, je vous invite à réciter cette jolie balade dissuasive :

Mon nombril c’est mon nombril
Ce n’est pas le tien.
Tu as ton nombril
Alors, laisse-moi le mien.


D’où vient cette phobie du nombril? La plupart de recherches psychocognitives traitant du sujet demeurent évasives et il n’existe encore aucun traitement satisfaisant. Personnellement, une thérapie de quelques semaines m’a permis de comprendre que mon trouble tenait son origine dans les jokes que certains adultes inconscients faisaient en disant qu’ils allaient me dévisser les fesses par le nombril. À un âge où l’on croit au Père Noël et à la Fée des Dents, inutile de vous décrire les répercussions terriblement néfastes que purent avoir de telles menaces.

La suite de mon traitement veut que je m’enfonce en tournevis dans le nombril et que je tourne quelques tours pour surmonter ma crainte irrationnelle de perdre mes fesses. Voilà plusieurs années que j’en suis là et j’ai préféré limiter mes rapports physiques avec les gens qui ont des doigts plutôt que de poursuivre le traitement.

Aujourd’hui, je vous en parle parce qu’il faut cesser d’avoir peur. Si vous vivez dans la honte et l’opprobre à cause de l’I.I.O., commencez votre guérison en le criant à la face du monde : « Oui, je suis atteint d’intolérance aux intrusions ombilicales et je suis une bonne personne! » La verbalisation est la première étape et, surtout, la plus difficile.

Courage, frères et sœurs du nombril! Pour plus d’informations sur le nombril, visitez ce lien.

samedi 13 janvier 2007

CONCOURS

Mesdames et messieurs, cherchant sans cesse à repousser les limites du blogue et de son interactivité, nous vous présentons notre première tentative d’ébranler le média et de le lancer sur de nouvelles voies. Après les livres dont vous êtes le héros, voici le blog dont vous êtes le coiffeur!

Vous vous souvenez que je me plaignais avoir besoin d’une coupe de cheveux (ici)? Eh bien, cette coupe n’a toujours pas été faite et j’ai décidé de vous offrir la possibilité de décider ce qu’il adviendra de mes cheveux!! Las de me voir dicter quoi faire par les dictats de la mode, je préfère me faire dicter ma coupe par vous!

Le concept est très simple. D’ici les prochaines 60 heures, votez parmi tous les choix qui s’offrent à vous à l’aide de la fonction commentaire de ce texte. Mardi matin, à 9 heures, nous arrêterons les votes et les compilerons. Je me plierai ensuite à votre décision pendant la journée et, en soirée, je posterai sur ce blog une photo de ma nouvelle tête en guise de preuve.

Voici vos 4 choix :

A. Je me fais raser très court, en brosse militaire. Je n’ai jamais porté mes cheveux courts, ce serait du jamais vu. Ce serait froid en hiver, aussi.
B. Je procède à un simple entretien de ma coupe actuelle. On raccourcit simplement ça et là les cheveux rendus trop longs.
C. Je demande à la coiffeuse de me faire LA coupe de l’heure, question d’éloigner le vieux garçon en moi et d’être le plus trendy possible. Sauf que comme j'ai aucune idée en quoi ça consiste, je lui donne en fait carte blanche avec ma tête, à mes risques et périls, sans savoir ce qui en sortira.
D. Il m’est interdit de toucher à ma tête jusqu’au 1er avril, et je dois laisser mes cheveux allonger sans pouvoir les couper d’une façon ou d’une autre.

Souvenez-vous, c’est VOUS qui décidez de la tête qu’aura un vieux garçon pour les mois à venir.

De l’irrationalité du racisme bassement encodé

ATTENTION: Ce titre inutilement ambitieux révèle subtilement que vous vous apprêtez à lire ce qui est sûrement le texte le plus "presqu'intello" qui sera publié sur ce blogue. Nous préférons vous en avertir et, n'ayez crainte, nous n'en ferons pas une habitude.

**********

Situation inhabituelle s’il en est une, je me suis malgré moi retrouvé coincé dans un salon entre deux filles : la Québécoise et la Française. Cette dernière n’est ici que depuis deux mois et, assises dans le salon, elles jasent de tout et de rien, papotent et argumentent sur des futilités (bref, ce sont des filles). Moi, pendant ce temps, je réfléchis à quelles émissions je suis en train de manquer sur mon bon vieux câble. La discussion se déroule de façon tout à fait normale, jusqu’à ce que la Française enlève ses souliers. Horreur, la jeune dame porte… des bas blancs. Ou des chaussettes blanches, comme elle le dit si bien.

La Québécoise ne fait ni une ni deux et attaque : est-ce un fashion statement anti-cool, ou seulement la plus totale inconscience des codes vestimentaux élémentaires? La Française, inquiète, lui jette un regard intrigué. Elle n’est pas consciente qu’il existe une loi interdisant les bas blancs. Selon elle, une telle législation serait non seulement en vigueur qu’au Québec, mais serait apparemment inexistante outre-mer. Pourtant, devant le rejet de ma compatriote, elle s’enquiert de mon opinion, en quête d'approbation.

Malheureusement pour elle, je n’ai pas d’opinion sur la chose. Je ne porte pas de bas blancs, non pas parce que je ne veux pas mais parce que je sais que je ne dois pas en porter. Je n’ai par contre jamais compris pourquoi les filles détestent autant ces bas. Avouons-le, c’est une répulsion complètement irrationnelle. Je comprends que le bas blanc se salit rapidement et que, placé entre des souliers noirs et des pantalons bleus, le bas blanc détonne et SAUTE AU VISAGE. Ok, oui, c’est simplement pas beau. Sauf que, les bas blancs, les filles ne se contentent jamais de dire "c’est laid". À la vue d’une paire, elles deviennent soudainement vouées à sa plus totale annihilation et en font une affaire personnelle, comme si on avait insulté leur intelligence.

Comment est née cette répulsion pour le bas blanc? Aucune idée, mais j’ai quand même émis une hypothèse : selon moi, le code du bas blanc aurait été inventé par une certaine "élite sociale" pour permettre à ses membre de se reconnaître entre gens branchés. Tu portes des bas foncés, tu es cool comme moi, tu peux donc être mon ami… / Tu portes des bas blancs, tu fais donc partie de "la masse" qui n’est pas branchée et qui ne partage pas les codes que les gens de mon statut social connaissent. Sors de ma vie.

Avec les années, cette "élite" s’est toutefois agrandie et le code s’est répandu jusqu’à être connu d’une majorité de la population. D’ailleurs, en 2005, un quotidien avait publié un sondage qui révélait que 80% des hommes portent des chaussettes unies, foncées, surtout noires. Malgré tout, encore aujourd’hui, même s’il est connu de la majorité, le code subsiste et nous permet de séparer les cools des quelques derniers perdants, insconscients de la mode. Pourquoi?

Devant notre manque d’arguments rationnels et justificatifs, la Française a quand même décidé de ne pas s’en laisser imposer. Elle continuera à porter des bas blancs, au grand désespoir de La Québécoise, et tant pis pour ceux que ça repoussera.

Moi, peu de chances que j'y accorde de l'importance. J’ai moi-même porté des bas blancs toute mon enfance et mon adolescence. Le jour de mes 18 ans, une amie m’a pris à l’écart et, empreinte d’une chaleur maternelle, m’a donné ce conseil : Je te le dis parce que je suis ton amie. Personne n’osera te le dire, mais il faut à tout prix que tu fasses disparaître ces horribles bas blancs. Sinon, aucune fille ne voudra de toi et tu finiras vieux garçon.

Conscient de la menace qui planait sur moi, j’ai depuis ce jour porté uniquement des bas foncés… et je suis demeuré vieux garçon malgré tout. Que n'ai-je pas compris?

vendredi 12 janvier 2007

Avis aux employeurs potentiels

Un phénomène d’actualité majeur nous oblige à poster cet avis et c’est avec une amertume sentie et un honnête remord que nous annonçons notre retrait du marché des contractuels. Ainsi, nous ne sommes disponibles pour aucun contrat et ce, pour toute la période hiver-printemps 2007.

J’entends déjà les hauts cris de panique de nos plus fidèles lecteurs, mais rassurez-vous, ni moi ni Qu’àcelanEtienne ne sommes malades, impotents ou à la veille de partir en cavale le long de la Route 66. Non, notre problème est bien plus grave. Après une étude consciencieuse du calendrier télévisuel de la prochaine saison, il nous est apparu impossible d’allier travail et câble et nous avons dû trancher. Bien sûr, nous aurons quelques ennuis financiers, mais nous préférons jeûner que de rater ne serait-ce qu’une seconde de nos émissions préférées. Je sens l’air dubitatif de certains : comment est-ce possible de regarder autant de télé? Voyez pour vous-mêmes :

Au Québec : Les Invincibles, La Job, Les étoiles filantes, Minuit le soir, Le Téléjournal de 18hres (pour Pascale Nadeau), Infoman, Tout le monde en parle, Suite 309, Pure Laine, Mange ta ville, Prochaine sortie, États Humains, Flambant n’œuf, Baromètre, La Soirée du Hockey (en moyenne 2 fois/semaine).

Total approximatif d’heures de télé québécoise : 15 heures

Aux États-Unis : 24, Heroes, Prison Break, Studio 60 On Sunset Strip, The Office, Shark, Smallville, Jericho, Desperate Housewives, Six Degrees, Saturday Night Live.

Total approximatif d’heures de télé états-unienne : 11 heures

Saisons DVD à finir : Sex and the City, Deadwood, Rome, Angel, X-Files, Arrested Development, The Extras, Veronica Mars.

Total approximatif d’heures à raison de 1 épisode/semaine : 8 heures

Comme la semaine de travail usuelle est de 37,5 heures, nous considérons nous consacrer à temps plein au câble avec nos 34 heures de télé hebdomadaire. Les 3,5 heures restantes seront dédiées aux émissions spéciales, galas, prolongations, etc. De plus, nous ne rejetons pas la possibilité que certaines semaines nous serons contraints à faire du temps supplémentaire. C’est l’une des terribles réalités télévisuelles contemporaines : le câble en offre plus qu’il est possible d’en voir.

Force est de constater que nous n’aurons pas le temps de travailler. Nous vous invitons donc à nous envoyer des dons en argent ou en denrées non-périssables et nous ferons probablement une grande vente de trottoir où nous vendrons tout ce que nous avons d’inutile comme des livres.

Merci de votre générosité.

jeudi 11 janvier 2007

Conversation au yulblog

Lui – Alors vous êtes les Vieux Garçons
Nous – (gênés) Oui…
Lui – Et vous faites quoi dans la vie?
Nous – (mal à l’aise) On fait rien.
Lui – Vous avez un emploi, du travail?
Nous – Non. On fait rien.
Lui – Non mais… Vous faites rien comme dans… ?
Nous – On fait rien, point.
(silence)
Lui – Ben… Qu’est-ce que vous faites de vos journées?
Nous – Rien. On regarde le câble, des fois.
Lui – Tous les jours?
Nous – Bien sûr. Y’a des choses intéressantes tous les jours au câble.
Lui – Et pour gagner votre vie?
Nous – Rien. On travaille parfois, pas souvent, mais le reste du temps, on fait rien. On est même pas chômeurs, ça serait déjà faire quelque chose. On est pigistes, sans contrat. Bref, on fait rien.
Lui – Pis vous ne sortez pas de chez vous? Vous voyez pas personne?
Nous – Pas besoin. On se voit l’un et l’autre, c’est assez.
Lui – Et l’ouverture sur les autres, sur le monde, vous en faites quoi?!
Nous – On a le câble, pour ça.
Lui – Vous êtes vraiment des Vieux Garçons alors…
Nous – Bien sûr. Tu nous prenais pour qui?

Rencontres du 3e type

Hier soir, c’était le premier yulblog de 2007. Le premier des Vieux Garçons, aussi.

Pour les néophytes, le yulblog, c’est une invitation mensuelle, lancée à tous les blogueurs de la ville pour se rencontrer en personne et jaser de nos blogs, autour d’une bière. Évidemment, c'est une activité un peu geek, mais comme toutes les stars de la blogosphère avaient promis d’y être, on se devait d’y être aussi, pour les juger…

On a pu notamment y rencontrer en personne notre pendant féminin, la célèbre célibataire urbaine, responsable de notre explosion de popularité depuis lundi grâce à un petit mot glissé sur son blog, et la remercier adéquatement. On a aussi pu constater un certain malaise ambiant quand on se présentait et annonçait tenir un blog à deux : c’est quoi, il y a un tabou là-dessus? Un blog se doit d’être une activité solitaire? On aurait dû être un couple gai, j’ai l’impression que ça aurait mieux passé…

Quoiqu’il en soit, des blogueurs, ça se couche tôt. Arrivés à 22h30, on a manqué plein de monde qui était déjà partis et, à minuit et demi, c’est tout le monde qui était parti! On s’est donc installés au bar, où on a fait connaissance avec la sympathique barmaid qui nous avait pris en affection. Curieux comme une fille peut être mystérieusement excitée par l’idée de tenter de séduire des gars qui se sont présentés toute la soirée comme des vieux garçons, comme si ça nous avait définit inaccessibles et qu’elle avait pris comme défi personnel de réussir à nous séduire.

Notez que je dis nous mais c’était surtout moi, au grand désespoir d’Attrayan. Je ne sais pas pourquoi, j’ai même dû le supplier de ne pas me laisser seul avec elle parce qu’elle me cruisait trop agressivement chaque fois qu’il disparaissait aux toilettes.

Petit aparté. Dans le dernier spécial de Noël de The Office (version américaine), on avait pu voir le patron ramener deux jeunes filles asiatiques à son party de bureau. Incapable de les différencier, il avait fait une marque de crayon feutre sur le bras de celle qui était sa date.

Hier soir, croyez le ou non, je me suis fait faire la même chose. Oui, la barmaid m’a "discrètement" fait un X sur la main pendant la soirée. Pour me reconnaître ou pour pouvoir m’identifier aux yeux de sa collègue, ça je ne sais pas. Vous devinerez toutefois que, en vieux garçon digne du nom, j’ai rapidement pris mes cliques et mes claques et je me suis sauvé en courant vers notre résidence.

mercredi 10 janvier 2007

La fin du monde approche...

Partout, on nous avertissait que c’était éminent. Aujourd’hui, la preuve n’est plus à faire, le réchauffement de la planète fait bel et bien partie de notre vie et est en train de bouleverser l’univers tel que nous le connaissons. Quotidiennement, nous sommes confrontés à de nouvelles réalités auxquelles nous devons apprendre à faire face.

Par exemple, hier soir, j’attendais l’autobus de nuit en plein cœur du plateau, coin St-Denis et Mont-Royal. 4 heures du matin, un mardi froid, la rue est pratiquement déserte. J’ai attendu l’autobus très exactement 7 minutes, et pourtant, j’ai eu le temps de rencontrer 3 mendiants. C’est un ratio de 1 mendiant à toutes les 2 minutes 20 secondes, ça.

Avant, une telle situation aurait été impossible. Les mendiants, effrayés par le froid, seraient restés chez eux. Considérant les engelures, il n’y avait pas assez d’argent à faire la semaine, ça ne valait pas la peine. Maintenant, le froid n’arrive plus à les retenir, ils sortent!!

Qu’est-ce qui va arriver, après ça? Ne manque plus que les ours sortent de leur hibernation!

EDIT : Euh…. Hum, les ours sortent de leur hibernation. Ça va mal…

Une soirée comme je les aime

Le Edgar Hypertaverne. Profession : endroit glamour, même un mardi soir. L’endroit où on peut sortir prendre une bière en regardant Sébastien Benoit cruiser des filles, se retrouver en pleine discussion avec la fille de l’imitateur Jean-Guy Moreau malgré nous et se faire mettre dehors à 3h30 par le gars qui joue toujours des gars durs dans les films de prison pis dans Lance et Compte. J'aime, j'achète.

Une histoire d'amour

Parce que nous sommes de vieux garçons ne signifie pas que nous vivons sans amour et je sais que certains d’entre vous s’inquiètent à savoir si nous recevons un peu d’affection. Ainsi, je vais vous raconter une histoire d’amour que j’ai vécue récemment.
Depuis quelques temps, nous vous parlons beaucoup de câble, qui nous fournit bien évidemment une dose considérable d’amour, mais l’histoire d’amour que je vais vous raconter ici concerne la télévision publique et est accessible à tous moyennant la possession d’un téléviseur. Bon, allons-y.

C’était il y a quelques semaines déjà, alors que le froid automnal nous promettait un hiver redoutable (qui ne l’est pas du tout, finalement). Seul et affamé, je vendais des allumettes au coin de Beaubien et St-Denis et je vivais sans amour ni eau fraîche. Ô combien mon esprit était gris et maussade, à l’image de ses rues que j’arpentais le vague à l’âme.

Un soir, en rentrant à la résidence après une journée de labeur infructueuse, je me réconfortai à l’idée du malheur des autres et m’écrasai lourdement devant le Téléjournal de Radio-Canada. Je voulais qu’on me parle de douleurs et de souffrances en espérant naïvement que la mienne paraîtrait moindre à leur lumière sépulcrale. Cependant, la fée Télé avait d’autres plans pour moi. Au lieu des calamités quotidiennes, elle m’offrit le plus beau de tous les cadeaux : l’amour.

Là, un sourire d’ange aux lèvres, elle avait le mot léger et la pommette fière. Assise à son bureau avec tout plein de télévisions derrière elle, une femme, que dis-je, un rêve de femme, régnait sur les ondes publiques. Pascale Nadeau.

À la fin du bulletin, elle donna son adresse de courriel pour que nous lui fassions parvenir nos commentaires. Faisant ni une ni deux, je me précipitai à mon ordinateur et lui écrivis ces mots :

« En regardant le téléjournal de jeudi soir, je n’ai pu m’empêcher de vous trouver particulièrement jolie et radieuse et ce, sans compter le plaisir communicatif que provoque chez moi votre sourire plein et vrai.

Je me disais qu’un petit mot gentil, perdu dans le tumulte parfois un peu triste des nouvelles quotidiennes, vous ferait peut-être plaisir.

Inutile de répondre à ce courriel, sa seule prétention n’étant que de vous égayer pendant quelques secondes.

Merci.
»

Pourtant, j’espérais qu’elle réponde tout de même, qu’elle me fasse un signe virtuel, un je-ne-sais-quoi de reconnaissance, comme un rayon de soleil trompant les gris nuages de novembre pour venir atterrir sur ma joue ou quelque chose du genre. La fée Télé m’entendit :

« Monsieur Binsse,(ça, c’est mon nom de famille)

Malgré ce que vous dites, votre charmant courriel mérite un merci!

Il m'a beaucoup touché!

Merci encore et bonne journée,

Pascale Nadeau
Chef d'antenne
Le Téléjournal Midi
Le Téléjournal Montréal
»

Vous devinerez que je débordais d’une joie pure et juvénile et même Qu’àcelanEtienne se trouva ému par la tournure des événements. Voilà, j’aimais comme on aime une fois dans sa vie. Depuis, mon sentiment pour Pascale préserve son indéfectible ardeur et grâce au Téléjournal de 18h, nous nous voyons tous les soirs. Inutile de dire que c’est la relation la plus stable que j’ai vécue de ma vie.

Je t’aime Pascale.

mardi 9 janvier 2007

Une soirée de décontamination

Hier après-midi, des amis ont imposé leur présence et se sont invités dans notre salon. Vous l'avez compris avec le texte posté hier, visite égale possibilité de contamination de la résidence. Une fois nos visiteurs partis, il était donc essentiel de nous décontaminer afin d'éliminer tout risque d'attraper la gastro qui court.

Hier soir, donc, nous nous sommes désinfectés au rhum, un bon rhum tropical - 50% d'alcool - ramené des caraïbes par Attrayan. Je suis réellement tanné de l'entendre raconter ses histoires du sud encore et encore, mais il partage son rhum alors je le laisse raconter ses mêmes histoires encore un peu. Puis nous avons décidé de nous laisser surprendre par le câble. Nous avons l'habitude de toujours synthoniser les mêmes postes par réflexe, mais quelles autres richesses peuvent nous être offertes par le fil divin?

D'abord, un arrêt sur Canal Vie. Image de chien. Voix de narrateur ennuyant. Chien + homme = ça doit être un documentaire sur la relation entre le chien et cet homme. Beurk. On change après 10 secondes. Affichage de la grille horaire. QUOI?! Kiefer Sutherland est à Jay Leno EN CE MOMENT?! Ça pitonne, ça panique dans le salon (il faut comprendre que Kiefer est pour nous ce que Gandhi était à un peuple entier.) Pendant 3 secondes, le rêve et l'espoir remplissent nos yeux. Nous sommes excités comme des jeunes collégiennes hystériques devant le quart-arrière vedette du collège. Puis, rien. Nous n'avons pas le poste nécessaire dans notre forfait. Déception. Une période de deuil s'impose quelques instants. Le câble nous rappelle que, pour se consoler, on peut quand même voir Letterman qui reçoit David Arquette, mais c'est un peu comme nous offrir de remplacer Pierre Lapointe par Hugo Lapointe...

Finalement, notre choix s'arrêtera sur la lutte. Au menu, un combat entre un faux Donald Trump et une fille qui l'air d'un mélange entre Julia Stiles et du chanteur des Cowboys Fringants (sans la barbe). C'est le faux Donald qui gagne, en écrasant un gâteau au visage de la fille qui marmonne en rugissant quelque chose comme tu n'étais qu'une étoile filante! ou damn, you fool. (Difficile de savoir ce qu'elle a dit exactement, après qu'on ait été autant désinfectés.)

La soirée s'est terminée par des ronflements dans chacune de nos chambres respectives. Est-ce tout cet alcool frelaté qui nous a fait dormir comme des bébés? Peut-être. Quoiqu'il en soit, nous avons dormi sur nos deux oreilles, confiants d'être à l'abris de cette maudite gastro.

EDIT: Une rapide visite sur le site de la WWE m'a permis de trouver des photos prises pendant le match que nous avons vu hier soir. Vous pouvez en voir 17 ICI mais les dernières sont les meilleures...

Je suis déçu, la fille que j'ai mélangée avec le chanteur des Cowboys était en fait une imitation de Rosie O'Donnell. Ils étaient pourtant si ressemblants...

lundi 8 janvier 2007

Pour un finir avec la gastro

Je pensais que nous pourrions enfin parler ensemble du paradis terrestre qu’est la Guadeloupe, mais voilà qu’une terrible calamité s’abat sur Montréal et ses environs et j’ai nommé cette maudite gastro qui, non contente de faire perdre le Tricolore 3 matchs en ligne, s’attaque sans merci à nos camarades de la blogosphère. Et ce n’est pas fini car, aujourd’hui même, La Presse titrait « Les cas de gastro entérite risquent de se multiplier».

Évidemment, les Vieux Garçons, eux, sont en pleine santé. En espérant éviter une épidémie et peut-être, en toute modestie, sauver Montréal, nous partageons ici notre truc avec vous.

Pour suivre notre conseil, il vous en coûtera peut-être un peu d’argent, mais la santé n’a pas de prix. La marche à suivre est simple et efficace. D’abord, contactez un service de câblodistribution de votre choix et abonnez-vous au câble en spécifiant que c’est urgent. Une fois le câble installé chez vous, il est prouvé scientifiquement que vous serez complètement à l’abri de tous virus, bactéries et autres infections inutiles. Avoir le câble vous empêchera de pogner la gastro, bien entendu, mais aussi la C Difficile, le rhume, le SRAS, la grippe aviaire et pas aviaire, le virus E.Coli, l’ensemble des MTS, la malaria et j’en passe.

Certains plaisantins s’abonneront au câble en groupe afin de s’éviter des coûts trop importants. Ce n’est pas une solution. Le câble est comme un médicament, le dosage est unique à chaque patient. Par exemple, trop de documentaires et pas assez de vidéoclips peuvent s’avérer être un cocktail dangereux. Il faut suivre votre posologie.

Certains plaisantins affirmeront qu’une résidence câblée n’empêche pas la prolifération de bactéries à l’intérieur du-dit domicile. Ceci fait preuve d’une mauvaise foi flagrante. Si vous passez suffisamment de temps avec votre câble, votre corps s’ajustera aux bactéries ambiantes et vous fournira les anticorps nécessaires, vous construisant un corps parfaitement adapté et équilibré avec l’air vicié de votre salon.

Enfin, certains plaisantins diront que ce n’est pas le câble qui nous évite toutes ces maladies, mais bien l’isolement. Quelle assertion ridicule! Au contraire, l’isolement est néfaste. D’abord, c’est l’une des principales causes du suicide et il fut démontré que les ours, qui s’isolent beaucoup, tombent aussi malades.

La preuve est faite. Le câble est le meilleur remède qui soit. Demandez-le à votre pharmacien et au représentant de Vidéotron.

dimanche 7 janvier 2007

La maison

Hier, je suis allé visiter la nouvelle maison d'une amie nouvellement banlieusarde. Comme elle voulait absolument que je parle d'elle sur ce blog, voici ce que j'ai à dire: ta maison est magnifique, mais tu trouves pas que 26 ans, c'est un peu jeune pour mettre des assiettes sur son mur de cuisine?

Je juge!

Un de mes plaisirs de la vie est de passer devant une salle de spectacle et deviner quel est le groupe ou chanteur/chanteuse qui est là ce soir. C'est con, mais j'ai toujours énormément de fun à faire ça. C'est un peu une façon de juger les gens sur leur allure, mais sans avoir l'air de les juger puisque je peux me justifier en disant que je joue à un jeu.

Par exemple, il y a déjà plusieurs mois, un soir, j'étais dans le métro avec Attrayan et le métro Jean-Talon s'était remplis d'ados punk-tristes. À les voir, j'avais facilement deviné qu'ils sortaient d'un spectacle de Fall Out Boy (confirmé en demandant à une jeune emo triste. C'était facile: ils étaient jeunes, étaient tous habillés pareil et semblaient tous déprimés. 1 + 1 = Fall Out Boy!

Hier, devant le Medley vers 18h, il y a une grosse file d'attente. Les gens sont habillés en noir. Les gars ont les cheveux longs et des grosses barbes. Le monde a l'air un peu méchant... Du métal? Oui, c'est sans doute un show de métal... Quel groupe est assez petit pour ne pas faire le Spectrum, mais assez gros pour faire une salle de cette grosseur.... Cryptopsy! Je regarde sur la marquise... 6 janv - Cryptopsy! Yeah!

Grosse victoire personnelle sur la vie! Et j'ai célébré ma joie en chantant à tue-tête la chanson des Pussycat Dolls qui entrait dans mes oreilles! (ou comment se faire regarder tout croche par une bande de métalleux...)

Une affaire de gars? Vraiment?

J'en parlais à Miss Placard hier soir alors qu'on était à la première du nouveau mauvais film de Luc Besson: j'ai besoin d'aller me faire couper les cheveux.

C'est fou comment que notre cerveau fonctionne: une journée, hop la vie est belle, ma tête a de l'allure et tout va bien. Le lendemain, paf! Je n'endure plus mes cheveux, ils sont beaucoup trop longs et me dérangent follement: il faut que j'aille les faire couper!! Pourtant, on s'entend qu'ils sont à peine plus longs que la veille... Que s'est-il passé dans cette nuit où tout a changé?!

Ça fait déjà 4 jours que j'ai pris conscience qu'ils sont dorénavant trop longs, et que j'achale Attrayan sur mon besoin d'aller rencontrer une paire de ciseaux. Je sais, je devrais déjà les avoir fait couper depuis. Mais c'est la même chose chaque fois, je suis incapable d'aller les faire couper la journée-même où je réalise qu'ils sont trop longs. Je suis obligé d'attendre une semaine ou deux, d'achaler tout mon entourage là-dessus et de les embêter, jusqu'à ce que tout le monde sache que mes cheveux sont trop longs! Je ne sais pas pourquoi. Peut-être que j'ai besoin de les préparer mentalement à ma nouvelle tête? Peut-être que je veux partager le désir de voir mes cheveux raccourcir? Peut-être que j'ai besoin que les gens soient contents et souriants quand ils me verront avec ma nouvelle tête. Ou peut-être que je veux simplement qu'ils n'aient pas d'excuse et qu'ils remarquent la coupe. Je suis tout à fait conscient que c'est absolument inintéressant pour eux de m'entendre me plaindre, mais c'est plus fort que moi, je dois leur en parler.

Quoiqu'il en soit, j'ai réalisé qu'ils étaient trop longs mercredi matin et depuis, j'ai de la misère à m'endurer. Miss Placard me confiait que tout ça était un phénomène exclusivement masculin. Les filles ne vivent pas ça, à cause qu'elles ont les cheveux longs tout le temps. J'ai de la misère à la croire: les filles le vivent différemment, c'est tout. Elles ont les teintures, les frisettes et les toupets et tout, c'est géré complètement différemment de nos petites coupes simples tout ça, c'est normal. Et maintenant que j'y pense, je me rends compte que tous les gars avec qui j'ai déjà parlé cheveux vivaient la situation de la même façon...

Bon, assez. Je vous ai achalé avec ça vous aussi, il ne reste plus grand monde qui ne soit pas au courant. Je pense que je suis prêt à faire couper ces satanés cheveux.

samedi 6 janvier 2007

De retour en 1940

Ainsi donc le grand succès radiophonique de la fin 2006 aura été la chanson Dégénération de Mes Aïeux, une chanson pourtant enregistrée il y a plus de deux ans. Quelques lignes tirées de la chanson:

Il te vient des envies de devenir propriétaire
Quand tu rêves la nuit d'avoir ton petit lopin de terre […]
Mais y'a des matins tu te réveilles en pleurant
Quand tu rêves la nuit d'une grande table entourée d'enfants […]
Et pi toé petite jeunesse tu bottes ton cul au ministère
Pas moyen d'avoir un prêt dans une institution banquaire
Pour calmer tes envies de holduper la caissière
Tu lis des livres qui parlent de simplicité volontaire


Come on. Est-ce que ça existe vraiment ça? Y’a des gens qui rêvent de vivre comme en 1940 encore aujourd’hui? C’est un gros ramassis de clichés gras qui me donne des boutons.

Pourtant, ma sœur a-do-re cette chanson. Ses amis du 450 aussi. C’est tellement vrai tout ça, tout ce qu’ils disent.. Pourtant, même si j’essaie, ça ne me rejoint pas. Je ne m’y reconnais pas. Ça décrit ma génération, c’est supposé être moi, mais c’est pas moi moi. C’est qui alors?

Dégénération est pour moi ce que l’émission C.A. était aux jeunes trentenaires : un pseudo portrait fidèle, où pourtant les principaux intéressés ne se reconnaîssent pourtant pas. Pourquoi ceux qui tracent les portraits de société sont-ils si à côté de la track?! Et pourquoi tant de monde embarquent-ils dans le bâteau?!

C’est rendu que ça joue partout, y’a plus moyen de s’en sortir. Je vais à l’épicerie et leur radio annonce trois chansons des Mes Aïeux d’ici la prochaine heure. Je vais voir un spectacle des Zapartistes et ils concluent le spectacle en reprenant la chanson de l'heure. Je vais au Diable Vert et le dj enchaine la chanson après My Love de Justin. Je reste chez moi et je synthonise Musique Plus, et l’animateur annonce le vidéoclip le plus populaire du moment... C’est rendu universel, tout le monde l’aime, j’étouffe.

Le pire, dans tout ça, c'est que la chanson est entrainante. Musicalement, elle est intéressante, bien construite, avec de beaux arrangements et une belle progression. Mais c'est quand même pas ça qui va m'empêcher de l'hair de tout mon coeur.

vendredi 5 janvier 2007

Rebecca

Tel que promis, je parle de toi dans notre blogue. Je réitère que tu es la femme de ma vie, mais il faudrait que tu m'envois une photo car, mis à part ton chandail rayé, je n'ai gardé aucun souvenir de ton apparence suite à la dérape d'hier.

Aller au Diable

Nous, les Vieux Garçons, aimons sortir danser. Et comme c'est la musique pop commerciale qui nous fait danser, il devient de plus en plus difficile en vieillissant de trouver des endroits qui ne sont pas remplis de jeunes 450. Les endroits remplis de gens cools? Hors de question de sortir dans ces endroits trendy qui nous feront danser sur de l'électro ou du acid house. Nous, on veut danser sur les hits de Justin Timberlake et de Gwen Stefani. Nous nous sacrifions donc et sortons dans de véritables meat markets pour banlieusards de moins de 20 ans. On est décalés et on s'en fout, on ne va pas là pour cruiser (on est des vieux garçons, après tout).

Hier, donc, essai du Diable Vert. Rapidement, on se rend compte que tout a changé. La piste de danse a doublé de superficie, tout l'endroit a été repensé. Bravo. Ensuite, des chansons de Numéro# et de TTC envahissent nos oreilles, entre deux chansons pop commerciales. Wow, l'endroit de nos rêves?

Une bière, deux bières, trois bières allouette.

Attrayan commence à remarquer les filles autour de nous. Apparait soudainement entre nous deux une fille, qui se dandine en souriant et qui me regarde en insistant. Hors de ma vue jeune femme, je suis là pour danser. Elle insiste. Je prends le temps de la regarder et... je la reconnais. Mon amour de cégep. La fille dont j'ai été éperdument amoureux pendant 2 ans. 2 longues années. La fille que j'ai aimé comme un fou. La fille pour qui j'aurais décroché la lune. La fille qui m'a brisé le coeur et qui m'a rendu cynique. La fille qui a tué toute mon envie d'aimer. Bref, la fille qui m'a transformé en vieux garçon. On l'appelera ici Madame. Salutations, deux becs. Je suis content de la voir, mais en même temps, elle est hors de ma vie et je veux danser. Elle part rejoindre ses amis.

Pendant ce temps, Attrayan en a profité pour trouver la femme de sa vie, mais ne sait comment l'aborder. Une jolie brunette au chandail rayé. On se rapproche. d'elle et ses copines, peu discrètement. Madame sort de nulle part et apparait entre nous deux, pour danser sexy de façon beaucoup trop énergique. Ça dure quelques secondes et, constatant notre manque d'enthousiasme, elle repart vers ses amis.

Entre temps, Attrayan a trouvé (ce qui lui semble être) une bonne idée de pick-up line. Il prend son courage à deux mains, s'approche d'elle tout sourire et lui dit Je veux parler de toi dans mon blog. Est-ce que je peux savoir ton prénom? Si la réaction de la fille a d'abord été un sourire, elle le regarde plutôt avec un air incertain une fois qu'il a fini son baratin. Madame réapparait spontanément et décide qu'elle a besoin d'attention. Elle m'empêche de voir l'échange se terminer entre la fille au chandail rayé et Attrayan. Ça en est trop. Je lui glisse à l'oreille Heille, t'as déjà brisé mon coeur, as-tu vraiment besoin de briser ma soirée en plus?

Je ne saurais trop comment décrire sa réaction. Perplexe me semble être un mot un peu faible. Bouche bée ne rendrait pas justice à la partie d'elle qui encaisse douloureusement ma phrase. Fouettée? Estomacquée? Quoiqu'il en soit, elle redisparait sans attendre, alors qu'Attrayan revient, tout sourire.

Vous devinerez qu'Attrayan n'a pas terminé sa soirée avec la fille au chandail rayé, pas plus que je ne suis revenu avec Madame. Je crois que notre conception de l'interaction avec une fille est à repenser.

jeudi 4 janvier 2007

Le marketing, c'est notre affaire!

"Il m'est difficile de vendre Elvis à quelqu'un qui ne sait pas qui c'est (...) ou qui sait juste que c'est un type qui est mort il y a 30 ans", reconnaît Paul Jankowski, responsable marketing de Elvis Presley Enterprises Inc. Du coup, pour 2007, une opération séduction envers la jeune génération "va être menée sur les cibles des 12-34 ans avec une approche spécifique auprès des 18-24 ans".
"Nous serons sur MySpace et nous nous attacherons à faire augmenter notre nombre de fans sur ce genre de support", ajoute M. Jankowski, précisant qu'il y avait déjà beaucoup de choses sur Elvis sur YouTube. Les produits prévus pour 2007 auront un "look" plus jeune, allant de la boîte de beurre d'arachides à la barre de friandise à la crème de banane, dont le papier d'emballage est frappé du visage du "King".

*****

Est-ce que tout ça vous donnera envie d’acheter davantage de produits estampillés ELVIS? Pas moi. Et je suis pourtant dans le marché visé. On tente ici de nous vendre une image, alors qu’Elvis, c’est de la musique avant tout. Le marketing l’oublie, mais il faut nous vendre la musique. L’impact de Youtube et MySpace est indéniable, mais ce n’est pas ça qui me fera acheter des produits du King. Il faut simplement remodeler la musique d’Elvis et l’adapter au gout du jour. Comme Mr.Jankowski lit ce blog, je me permets de lui confier ce que je ferais, si j'étais à la tête de son marketing.

- Elvis doit prendre un virage nu-metal ou goth metal. On recrute l’ancien guitariste d’Evanescence et on lui fait écrire un hit avec de grosses guitares électriques bien lourdes, traversées par de lourdes charges émotives, avec des choeurs trop appuyés. Les gars de Billy Talent pouront écrire les autres chansons de l’album, on n’a besoin que d’une seule bonne chanson et l’album se vendra, meme si les autres sont mauvaises.
Titre potentiel du hit: It's now or never because I want to die

- Elvis devra devenir emo. On peut sûrement pouvoir trouver une phrase, de chanson ou d’entrevue, où le King dit my father didn’t love me ou the world is a living hell, qu’on collera sur des violoncelles larmoyants. Pour le vidéoclip, on utilisera des images d’archives où on lui mettra du eye-liner et du cutex noir à la postproduction par effets 3D. Pour ce qui est d’habiller Elvis en costumes excentriques, ce genre d’images ne devrait pas être bien dûr à trouver…
Titre potentiel du hit: Why did you destroy my teddy bear, mom?

- Elvis doit faire du hip hop. Le rock est mort, c’est le hip hop que les jeunes aiment. Faisons-lui faire un duo avec Snoop Dog ou Will.I.Am. C’est suffisant pour (re)lancer une carrière, les Pussycat Dolls en sont la preuve. On doit pouvoir remixer la voix d’Elvis avec celle de Jay-Z ou de Diddy, on l’a fait tant de fois avec Notorious BIG…
Titre potentiel du hit: Love me tender, bitch

mercredi 3 janvier 2007

Je suis une méchante personne

Je pensais enfin pouvoir vous entretenir de mes aventures dans le papillon guadeloupéen, mais un moment marquant freine à nouveau mon élan.

Je me suis rendu compte que j’étais une mauvaise personne, comme ça, d’un coup sec. Un être froid, sans valeur aucune et dont la conscience sociale atteint des niveaux abyssaux de médiocrité. Mais comment, vous demandez-vous certainement, ai-je pu en venir à un tel constat en si peu de temps? Je vous raconte.

Qu’àcelanEtienne et moi regardions gentiment le documentaire gaucho sur les malversations entrepreneuriales The Corporation dans le confort de notre salon surround quand, entre le bout sur les animaux que les compagnies font souffrir et celui sur les enfants dans les sweat shops, il m’a pris une furieuse envie d’aller magasiner. J'avais beau me concentrer sur les récriminations de Chomsky, Klein ou Moore, tout ce que je voyais c'était une grosse pub avec plein de logos, des magasins ouverts et des gens tristes seulement dans d'autres pays. Ça ne m’a pas lâché de tout le film et dès l’apparition du générique, j’ai enfilé mon manteau et je me suis rué au Centre Eaton.

Calomniez-moi tant que vous voulez, reste que mon nouveau chandail me fait vraiment bien.

Conversation MSN

ELLE - Je ne me suis toujours pas remise de la cuite de dimanche.
MOI - Moi, je ne me remets toujours pas de la cutie de dimanche.
ELLE - Ah oublie ça, elle est allée faire une pipe à un gars au sous-sol...
MOI - ?!?
ELLE - Le lendemain, on a retrouvé un g-string souillé, on croit que c'était le sien...
MOI - !!!
ELLE - Pis son gars, après la pipe, il lui a dit qu'il avait une blonde et d'oublier ça...
MOI - Bon, enfin y'a une justice. Merci, grâce à toi, je viens de m'en remettre d'un coup. Toi, t'es remise de ta nuit toride?
ELLE - Oh oui. Ouf.
MOI - Tout le monde a une vie sexuelle plus excitante que la mienne...
ELLE - Voyons donc! Bon, je te laisse, je vais aller regarder un autre épisode de ma mauvaise émission.
MOI - Ok, moi je vais aller regarder un X-Files... C'est quoi que tu écoutes?
ELLE - Rome. C'est pas bon mais je suis accro.
MOI - Parait que c'est excellent pourtant?
ELLE - C'est à la limite du soft porn. Dans le prochain épisode, César va fourrer Cléopatre...
MOI - Chanceuse. Moi, c'est pas demain la veille que Mulder va fourrer Scully...
ELLE - ...
MOI - Comme je disais, tout le monde a une vie sexuelle plus excitante que la mienne...
ELLE - ...
MOI - Veni Vidi Vici.
ELLE - Alea Jacta Est.

mardi 2 janvier 2007

Un retour kafkain

Je voulais vous parler de la Guadeloupe mais, en lisant les 42 000 posts de Qu'àcelanEtienne, il y a le dernier clip de Kaïn qui a passé à MusiquePlus. Adam et Eve, je pense. Ça m'a donné envie de revirer de bord et de retourner dans les Caraïbes tellement c'est prodigieusement mauvais. Voyons donc, Kaïn?!?!? Pourquoi le monde trippe tant que ça? Des rimes à deux cennes, un look de cégepiens du temps que moi j'allais au Cégep et un manque outrageant de talent. Je me disais qu'après le zouk antillais, je pouvais maintenant écouter n'importe quoi comme Dobacaracol. J'avais tort.

Et puis, ce bye bye?

Bah. Prévisible. Facile aussi, souvent. Ça sentait la recette. Un gag aux 5 secondes. Des sketchs engagés qui énoncent des faits sans gags, pour montrer qu’on frappe encore sur les méchants voleurs. Des coups bas, des tapes dans le dos. Un sketch Tout le monde en parle ennuyant parce qu’ils étaient obligés d’en faire un, sinon tout le monde allait leur reprocher de manquer d’autodérision. Des personnages aimés du public placés ça et là judicieusement. Une recette, quoi.

N’empêche. Si les RBO ont une recette, c’est qu’ils l’ont éprouvée et qu’elle fonctionne. Alors je l’ai trouvé sympa, ce bye bye. Les maquillages étaient incroyables. Je n’ai pas ris souvent, mais je ne me suis pas emmerdé pour autant. Disons que le bye bye m’aura fait sourire souvent, ce qui est déjà pas pire. Au moins ça faisait changement des X-Files.

Il revient

Attrayan revient au pays ce soir. Vous manque-t-il autant qu’à moi? Sûrement pas autant, puisque sa présence sur le blog est assez épisodique, contrairement à sa présence physique dans notre résidence. Mais moi, j’ai hâte de le revoir. Être vieux garçon à deux est tellement plus amusant que seul. Comme une femme qui attend le retour de son homme, j’ai profité de son absence pour faire un grand ménage. À son retour, il sera attendu par une résidence plus propre que jamais. Il me semble que c’est l’fun, arriver chez soi et tout est propre. Ça commence bien l’année. En plus, j'ai pris le temps d'installer le système de son surround qui dormait dans une boite depuis le déménagement. Ça change toute l'expérience télévisuelle dans notre salon. Il va être content.

Sauf que j’ai échoué ma mission du temps des fêtes. Attrayan avait presque terminé la saison 6 de X-Files, alors que j’étais au début de la saison 5. Je devais le rattraper, pour qu’on puisse dorénavant les regarder ensemble. 30 épisodes de 45 minutes à regarder, plus un film, entre Noël et le jour de l’an, en plus de toutes les activités festives obligatoires. 1470 minutes de X-Files. 24 heures et demi. J’en ai regardé 20 épisodes, en plus du film. Pas eu le temps d’en regarder plus. Mais 20, c'est pas 30. Déjà, 20, c’est beaucoup. J’étouffe de X-Files. J’ai même appelé mon père Mulder pendant un souper, c’est pour dire…

J’espère qu’Attrayan ne m’en voudra pas, et que mon beau ménage compensera pour mon manque de performance télévisuelle (et je sais que si je n’avais pas regardé Freaky Friday, j’aurais mieux utilisé ce temps et regardé 2-3 épisodes de plus mais bon, c’était Lindsay Lohan, elle est plus hot que Gillian Anderson).

Post-temps des fêtes

Enfin le 2 janvier. Le temps des fêtes est terminé. La question qu’on m’aura posé le plus souvent : « quand est-ce que tu recommences à travailler ? »

C’est plate répondre à cette question-là. J’aurais aimé répondre le 4, le 8 ou le 23. Avoir une réponse simple. Mais non. Ça ne peut être si simple. Jamais n’est pas considéré comme une répondre satisfaisante. Bientôt non plus. C’est trop abstrait ça, ça prend du concret sinon les gens sont pas contents. Alors je sors ma cassette et leur sers ma réponse toute faite :

« Vu que je suis pigiste, je ne recommence pas à travailler puisque je n’ai jamais fini, mais, comme tu vois, je ne travaille pas en ce moment alors on pourrait croire que je n’ai jamais commencé, ce qui serait une conception erronée de la réalité. Théoriquement, je ne suis pas en vacances non plus puisque pour moi, ce n’est pas une pause entre deux blocs de travail, sauf que je ne suis pas chômeur non plus, puisque j’aurais pu travailler si j’avais été engagé sur un contrat. Je suis pigiste. Je travaille à contrat, quand on m’engage. J’aurai peut-être un contrat à la mi-janvier. Peut-être pas, non plus. J’ai aucune idée de la prochaine fois que je vais travailler. Peut-être que je ne retravaillerai jamais? Ça se pourrait. C’est dans l’ordre du possible. Ça devrait pas arriver, mais j’ai aucune permanence dans mon emploi 9 à 5 inexistant. Alors je vais me botter le cul et recommencer à travailler sur mes trucs personnels quelque part au début janvier. Tu veux une date? Mettons mardi le 9. Pourquoi pas le 8? T’as jamais lu Garfield? Le 8, c’est un lundi. Tout le monde déteste les lundis. Alors je recommence mardi. C’est ça le luxe d’être pigiste. Tu te fais pas chier à travailler les lundis comme tout le monde. »

Habituellement, après ça, les gens restent perplexes et changent maladroitement de sujet. C’est si cute de les regarder faire…

lundi 1 janvier 2007

Tout le monde en parle de RBO

Pourquoi tout le monde ne parle que de l’émission de RBO, aujourd’hui? Personne l’a vue, mais tout le monde veut connaître l’opinion des autres sur l’émission…

Ça joue en reprise ce soir, on aura tout le temps du monde pour s'en reparler après ça.

Dernière soirée de 2006

J’ai commencé ma veillée du jour de l’an de façon très pertinente (ce l’est du moins lorsqu’on décide de s’auto-baptiser vieux garçon) en regardant le film Un vendredi dingue dingue dingue (Freaky Friday en français) enregistré à la télé. Commencer la soirée avec Lindsay Lohan, à l’époque où elle n’était pas encore devenue trash, me semblait une bonne idée. Elle n’était pas encore à son meilleur (Mean Girls restera à jamais gravé dans ma mémoire) mais bon, pourquoi bouder son plaisir! J’ai effectivement eu énormément de plaisir à regarder ce film parfaitement estampillé Disney, prévisible au coton. Pas même de culpabilité à regarder un tel film dans la soirée du 31 décembre, seul dans mon salon. Et comme ça masquait l’horrible musique des voisins…

Ça ne s’est quand même pas terminé ainsi. 22h30, je pars pour le métro, armé d’alcool. Je croise des gens sympas sur la rue qui me jugent parce que je transporte une caisse de bières. Même chose dans le métro, où je croise plein de regards peu discrets et de petits sourires. Allo? Je dois sûrement pas être la seule personne qui compte faire usage d’alcool ce soir, cessez de me juger!

Après ça, la fête. Peu d’histoires à raconter sur la soirée, qui était assez semblable à n’importe quelle autre. Pendant un instant, j’ai cru y avoir rencontré l’amour… Belle. Plus vieille que moi, comme je les aime. Qui connaît et aime le même petit band qui me fait tripper depuis quelques semaines. Souriante. Sexy, à sa façon.

Mais ce serait oublier que je suis un vieux garçon. Elle ne pouvait pas être la femme de ma vie. Je resterai fièrement vieux garçon. C'est une promesse que je me fais et que je vous fait.

Bonne année à tout le monde qui passe ici. Merci de revenir nous voir et nous lire. Vous pouvez nous laisser des commentaires et/ou des souhaits, c'est toujours stimulant de voir que des gens nous lisent. Particulièrement quand on ne vous connait ni d'Ève ni d'Adam et qu'on a aucune idée d'où vous sortez...